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UPTC. Christianisme et socialisme, « une affinité élective »

L’universitaire Pierre-Luc Abramson a clôturé le premier semestre de l’UPTC en montrant les apports politiques du christianisme social dans les pays d’Amérique Latine.

Toutes les causes ont leurs martyrs. La théologie de la libération en compte une liste impressionnante : quatre évêques, quatre-vingt-cinq prêtres, une trentaine de religieuses et religieux, neuf diacres et plus d’une centaine de laïcs, tous assassinés parce qu’engagés auprès des populations les plus pauvres de leurs pays contre les méfaits de l’impérialisme et pour des sociétés de justice, d’égalité et de paix. Universitaire, spécialiste de l’histoire des sociétés d’Amérique Latine, Pierre-Luc Abramson a présenté devant les auditeurs de l’UPTC un mouvement social d’origine religieuse qui, même s’il est aujourd’hui en perte de vitesse, conserve toute sa pertinence. La théologie de la libération est une spécificité de l’Amérique Latine mais elle s’enracine dans la théologie protestante allemande qui, dans les années trente, s’était dressée contre le nazisme. Des théologiens comme Karl Barth (1886-1968) pour qui tout chrétien doit s’engager «ici et maintenant» car son rôle, dans le monde, est de préparer le Royaume qui vient, ont fourni le substrat idéologique du mouvement devenu suspect aux yeux du Vatican.

« Une église communiste et fraternelle »

Cette théologie anti-nazie s’est transformée en Amérique Latine en une théologie anti-impérialiste portant «le rêve d’une église nouvelle, communiste et fraternelle». Parmi ses figures les plus marquantes : Gustavo Guttierez, l’un des pères fondateurs ; Leonardo Boff, excommunié pour « marxisme » et créateur du mouvement des paysans sans terre. Au nombre des militants les plus connus, le brésilien Don Helder Camara ou encore Samuel Ruiz Garcia, évêque des Chiapas et défenseur des droits des peuples indigènes. La théologie de la libération est à l’origine de la création des communautés de base qui ont mené des actions concrètes en faveur des pauvres telles que l’éducation et l’économie solidaire, mais que les pouvoirs dominants, sous la férule de l’impérialisme américain, n’ont eu de cesse de combattre. Selon Pierre-Luc Abramson, l’héritage de la théologie de la libération est important. Elle a permis « à la gauche latino-américaine de ne pas être touchée par la fin du socialisme réel » lors de l’effondrement de l’Union soviétique, offrant au monde l’exemple d’une survivance possible des idéaux portés par le communisme. Elle a aussi formé une génération de militants engagée aujourd’hui dans les luttes politiques, telle Dilma Rousseff au Brésil. Elle a contribué au développement des mouvements écologistes altermondialistes. Elle a cependant échoué dans sa tentative de réformer l’église catholique, se heurtant aux forces conservatrices incarnées par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, mais aussi par l’Opus Dei.

Notant « une affinité élective entre christianisme et socialisme », Pierre-Luc Abramson a terminé sa conférence par une note d’espoir : la dernière encyclique du pape François ne condamne-t-elle pas les politiques libérales, faisant ainsi écho à la théologie de la libération ? L’avenir dira si ce franciscain, ancien archevêque de Buenos Aires, pousse plus loin dans cette direction progressiste et sociale…

--> Demandez le CD de la conférence à l'Université Populaire du Travailleur Catalan, 44 Avenue de Prades 66000 Perpignan - Tél : 06 79 67 83 33 ou 06 86 92 68 56 - courriel : unipop66@gmail.com - http://universite-populaire-du-tc.blog4ever.com.

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UPTC. Christianisme et socialisme, « une affinité élective »

le 08 juin 2017

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