Ici un collège touché, là une épicerie solidaire, là encore une association de solidarité, un centre social.
C’est un plan de licenciements géant qui a lieu dans le pays sur décision du gouvernement. Plus de 120.000 emplois aidés supprimés d’après le dernier chiffrage officiel.
Une hécatombe que l’exécutif espérait silencieuse : les personnes visées sont dispersées entre mille et une structures, affectées à des tâches très diverses et ne sont quasiment pas syndiquées.
Raté. Partout sur le territoire les protestations résonnent. Dans le monde de l’éducation, les enseignants, les agents et parfois les parents d’élèves se mobilisent.
Que disent-ils ? Non pas que les emplois aidés sont des emplois rêvés ou qu’il convient d’en prolonger l’existence tels qu’ils sont, mais que le travail fourni par ceux qui les occupent est indispensable.
À l’entretien d’un collège, au fonctionnement d’une épicerie solidaire, d’une association, d’un centre social…
Ces mobilisations concrètes, dans la proximité, soulèvent l’air de rien des grandes questions de société. Elles interrogent la place du travail, la notion d’utilité sociale, la sécurité des parcours professionnels, le partage des richesses produites.
Dans une France où les entreprises ont distribué l’année dernière 100 milliards d’euros de dividendes, fruit du travail de leurs salariés, n’y aurait-il pas de la ressource pour financer et pérenniser des emplois à l’utilité sociale reconnue ?
Allons plus loin : n’y aurait-il pas matière à initier un nouvel âge de la protection sociale en étendant à l’emploi et à la formation les logiques protectrices de la sécurité sociale pour éloigner durablement le risque du chômage ?
Pérenniser les emplois ? Un rêve diront les tenants de la guerre économique et du profit maximal. Ils mentent : c’est plutôt leur cauchemar.
Léo Purguette (La Marseillaise, le 27 septembre 2017)
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