Lundi 25 septembre la Casa de la Generalitat organisait une initiative de soutien à la démocratie et à la tenue du referendum en Catalogne en présence de Jordi-Marti Deulofeu, Sénateur à Madrid et de Josep-Maria Cervera, Maire de Port-de-la-Selva, Vice-Président de l’association des municipalités pour l’indépendance (AMI). Brièvement c’est le directeur de la Casa, Josep Puigbert, qui, devant une salle de réception pleine comme un œuf, décrivait le climat délétère et d’exception régnant en Catalogne. Au delà des images choquantes de Guardias civils entrant dans les ministères (conselleries), molestants Ministres (consellers) et employés. Au delà des arrestations dans les bureaux, des saisis, des menaces et citations à comparaître devant les juges de 90% des Maires et autres journalistes. Josep Puigbert expliquait les arrestations de hauts fonctionnaires sur les autoroutes avec trois ou quatre voitures de policiers militaires espagnols, mais aussi à leur domicile, menottés devant leurs gosses avec saisie des ordinateurs, téléphone et tablettes y compris des conjoints et des enfants et obligés de comparaître ensuite menottés devant les juges… Et tout ça pourquoi ? Pour avoir accepté, souvent comme fonctionnaire, de participer à l’organisation d’un référendum qui n’a pas encore eu lieu.
Mais où va l’Espagne ?! « Comment est-il possible qu’il apparaisse plus facile d’organiser un référendum sur l’autodétermination au Kurdistan qu’en Catalogne », a soupiré Josep-Maria Cervera, l’édile catalan de Port-de-la-Selva. Les autorités Espagnoles disent que le referendum n’aura pas lieu mais de fait il a déjà commencé puisque des milliers de catalans de l’étranger qui vote par correspondance ont déjà voté, leurs enveloppes sont dans les délégations dont dispose la Generalitat dans le monde entier. Une enième fois les intervenants ont montré un enthousiasme débordant sur le fait que les gens voteront et pour la enième fois, ils ont expliqué comment on en est arrivé là. En partant de 2005 avec le nouvel « estatut » retouché mais approuvé, mais cassé par le Tribunal Constitutionnel, suite à un recours déposé par les « unionistes » du Partido Popular.
Les élus présents le reconnaissent, ils crient « nous n’avons pas peur ! », mais en réalité la peur est là. Peur de « ce qui pourrait arriver à notre peuple à cause de la folie de Rajoy. La seule chose qui permet de dépasser notre peur c’est la croyance en la justesse de notre combat ». Jordi-Marti Deulofeu le Sénateur ajoute : « Je ne suis pas un délinquant, je suis un élu d’Esquerra Republicana de Catalunya qui souhaite que son peuple vote. » Et face à la désinformation des médias Espagnols qui font passer les manifestants fachos unionistes (voir les images diffusées sur le net ou la télévision catalane) pour des saints qui défendent toute la population et les pacifistes catalans pour des subversifs, diviseurs, tumultueux etc. Les élus ont fait un appel à relater les faits le plus largement possible et à être présents en Catalogne dimanche premier octobre avec les téléphones portables pour filmer et diffuser ce qui se passera de beau et de moins beau.
La police secrète est partout en Catalogne. Les Guardias Civils quittent leurs casernes Andalouses pour remonter vers la Catalogne avec, tels les équipes de foot, les drapeaux espagnols aux vitres de leurs véhicules et les acclamations de la foule qui leur demande de faire la peau à ces sales catalans « A por ellos ! ». Voilà le climat insurrectionnel et dangereux qu’ont créé Rajoy, le PP et tous leurs alliés objectifs. Quoi qu’il arrive ce sont eux qui doivent dégager !
Nicolas Garcia
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