Madrid et Barcelone doivent renouer le « dialogue » pour sortir d’une crise née d’un référendum « illégal », a plaidé hier la Commission européenne.
Dans un discours le Vice-Président de l’exécutif européen, Frans Timmermans a rappelé que l’UE jugeait « illégal » le référendum d’auto-détermination, tout en déplorant les violences policières. « Le gouvernement régional de Catalogne a décidé d’ignorer la loi en organisant le référendum », a relevé le représentant de la Commission. Or, « si la loi, le droit, ne vous offre pas ce que vous souhaitez, vous pouvez vous opposer à la loi, vous pouvez travailler pour modifier la loi, mais vous n’êtes pas en droit de l’ignorer ».
Concernant les violences policières, il a observé que « la tâche de respecter et défendre l’État de droit » pouvait « parfois nécessiter un usage proportionné de la force ». Pour autant, les images « nous ont beaucoup attristés », car « la violence ne résout rien en politique ».
Chez les euro-Députés, les chefs de file de trois des principaux Groupes politiques du Parlement se sont montrés critiques vis-à-vis des velléités d’indépendance catalanes. Une déclaration unilatérale d’indépendance « constituerait une provocation de plus, cela ne ferait que jeter de l’huile sur le feu après le référendum inutile de dimanche », a jugé le leader des socialistes, Gianni Pittella. « Je ne pense pas qu’il soit dans l’intérêt de vos concitoyens de poursuivre dans ce séparatisme », a renchéri le libéral Guy Verhofstadt. « Qui quitte l’Espagne, quitte l’Union européenne, la zone Schengen, la zone euro. Est-ce là vraiment dans l’intérêt des Catalans ? » a interrogé Manfred Weber, chef de file des conservateurs.
Sur les bancs des Verts et de gauche, le ton était beaucoup plus critique vis-à-vis de Madrid.
Pour le chef de file des élus écologistes Philippe Lamberts, Madrid « a choisi le déni » face à « l’insatisfaction manifeste d’une majorité de citoyens de Catalogne quant au statut de leur région ». « Au fil des ans, ce refus obstiné de tout dialogue a mené à des actions unilatérales, certes, mais pacifiques, dont rien, absolument rien, ne peut justifier la répression violente à laquelle nous avons assisté ».
Le gouvernement espagnol doit « cesser son escalade », a renchéri le communiste français Patrick Le Hyaric. « Oui, ce référendum est illégal, mais on ne peut pas ignorer l’aspiration démocratique des Catalans ! ».
Arnaud Bouvier (La Marseillaise, le 5 octobre 2017)
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