Les dirigeants indépendantistes de Catalogne se faisaient discrets hier sur leurs intentions, avant une semaine décisive où doivent être adoptées des mesures drastiques du gouvernement espagnol pour reprendre le contrôle de la région qui menace de faire sécession. « Nous devrons prendre les décisions avec un maximum d’unité », a martelé dimanche matin Jordi Turull, le porte-parole du gouvernement séparatiste catalan après avoir dénoncé « un coup d'État contre les institutions de Catalogne ».
Samedi, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a annoncé qu'il demandera au Sénat de l'autoriser à mettre en œuvre l'article 155 de la Constitution, pour prendre le contrôle de l'exécutif catalan, de la police régionale et mettre sous tutelle le parlement, avec en ligne de mire l'organisation d'élections régionales début 2018. Le Sénat devrait en principe voter ces mesures en séance plénière vendredi 27 octobre. Dans les faits, les mesures proposées par Mariano Rajoy, qui dispose au Sénat d'une confortable majorité pour les faire approuver, déboucheront sur une suspension de facto de l'autonomie de la Catalogne.
Les indépendantistes se fondent sur les résultats d'un référendum d'autodétermination interdit organisé le 1er octobre qu'ils disent avoir emporté avec 90% des voix et un taux de participation de 43%. Le président indépendantiste de la Catalogne Carles Puigdemont a réagi samedi soir aux annonces de Madrid en dénonçant une atteinte à l'État de droit, et la « plus forte attaque » contre sa région depuis la dictature. Il a demandé la tenue d'une séance plénière pour que les parlementaires décident de la réponse à apporter à ces mesures. Samedi soir pourtant, M. Puigdemont n'a pas prononcé une seule fois le mot « indépendance » dans son allocution.
La Marseillaise, le 23 octobre 2017
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