Après avoir fait servir à l’envie la matraque, les arrestations, les réquisitions, les amendes, les fouilles, perquisitions sans succès, le duce de Madrid vient de décider d’appliquer l’article 155 à la Catalogne. Le cynisme est hors du commun « les institutions restent nous ne changeons que les hommes ».
En réalité pour la première fois depuis que la constitution espagnole a été écrite, Madrid vire le Président de la Generalitat et ses Ministres, bloque le parlement, prend possession de la télévision publique, de la police catalane « Mossos d’Esquadra » et de quelques autres compétences de l’autonomie catalane qui n’aura plus d’autonomie que le nom.
Mais où Rajoy croit-il que cela peut le mener ? Pense-t-il pouvoir garder la Catalogne sous oppression à vie ? Mais comment l’Europe ne voit-elle pas que cela va lui causer à elle aussi des problèmes graves ? En déclenchant le 155 et en s’arrogeant le droit qui n’existe pas (sauf pour le Président de la Generalitat) de dissoudre le Parlement catalan, Mariano Rajoy s’enferme dans l’obligation de restreindre l’existence ou du moins la parole des partis politiques. Car enfin comment fera-t-il pour éviter que les souverainistes, peut être alliés avec qui rejette l’attitude de Madrid, ne gagnent ces élections ? Que fera-t-il si ce sont les mêmes qui gagnent avec le même projet, ce qui est loin d’être impossible ?
Poser la question c’est y répondre. Il pourrait être tenté de suspendre certains Partis ou, du moins, de leur interdire de mener campagne sur leurs thèmes de prédilection, il n’hésitera pas à le faire avec le franc soutien du PSOE et de ciutadan’s. L’Europe fait le choix du silence voire comme Macron celui du soutien à Rajoy, c’est un mauvais calcul, quand on a le feu à la cave, il finit par se développer dans toute la maison. Il n’en sera pas différemment en catalogne si on laisse faire n’importe quoi au gouvernement de Madrid et à son chef autoritaire, bestial, corrompu et ultra-libéral. Enfin l’Europe et d’autres progressistes semblent hésiter entre la répression, la violence et la crainte imaginaire d’un nationalisme étroit. Invitons les à réfléchir car Rajoy a peut être dans l’idée de tuer la constitution de 1978, surtout dans sa dimension autonomique faite en réalité et essentiellement pour le Pays Basque et la Catalogne, pour construire une Espagne centraliste à « la française », le vieux rêve de Franco devenu réalité par la force de 1939 à 1976.
Nicolas Garcia
PS : Le spécialiste éco de BFMTV s’étonne de l’appui de l’Espagne (qui avait toujours été contre) pour permettre à la France d’obtenir un accord européen sur les travailleurs détachés … vous avez dit donnant-donnant ?
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