Le gouvernement vient de promulguer ses deux premières ordonnances l’une et l’autre s’attaquent au code du travail en fusionnant d'autorité les IRP, institutions représentatives du personnel et d’autre part en renversant la hiérarchie des normes, donnant la primauté aux négociations d’entreprise. Pour le pouvoir et l'exécution de son programme, demander au Parlement l'autorisation de prendre par ordonnances des mesures qui sont normalement du domaine de la loi, c’est faciliter les choses pour le bien de tous, mais en vérité, c’est un échec, celui de la démocratie, de la confiance qu’il est impératif de porter aux corps intermédiaires, au dialogue social et parlementaire. Tout cela vient d’être foulé aux pieds.
Paradoxe d’une vision de l’État qui s’approche dangereusement du totalitarisme, la négociation de dupe engagée avec les organisations syndicales représentatives a tourné court… Toutes ont été unanimes sur cette question et toutes souhaitent le retrait de ces ordonnances, qui livrent pieds et poings liés les salariés aux désirs de rentabilité des multinationales et des financiers.
Les questions soulevées par les parlementaires communistes à l’Assemblée Nationale ont fait mouche, face au cynisme de la politique du Président Macron. Des questions parfois morales qui touchent le tréfonds de ce qui se trame en silence dans ces enceintes où la loi a de moins en moins de prise. Méthodes managerielles scandaleuses, harcèlements, suicides, l’entreprise lieu consacré au dogme de la finance par ce gouvernement est loin du paradis que l’on nous promet à moins que ce soit aux Iles Caïman…
Pour Jean-Luc Mélenchon, l’échec de la mobilisation contre les ordonnances c’est l’échec de la désunion des organisations syndicales. Que restera t-il de cette certitude quand elles disparaitront ? De cette question, il n’est pas trop tard encore d’imaginer une mobilisation qui tienne compte des réalités des salariés dans les entreprises et de l’étau dans lequel ils se trouvent, ce dont il ne s’embarrasse pas vraiment. Il est curieux aussi de constater que les mouvements politiques qui s’opèrent sont les mêmes partout en Europe et que les déceptions se ressemblent.
Il y a des contextes dont il est urgent de tirer des enseignements, mais quand bien même… Si nous voulons véritablement donner de la perspective à tout cela, il nous faudra apprendre de chacun ce que l’autre a de meilleur, pour que rien ne nous échappe.
Philippe Galano
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