Les cheminots craignent la fermeture de 150 km de lignes TER.
Nouvelles craintes pour le développement du transport ferroviaire dans les Pyrénées-Orientales. Dans un rapport commandé par le gouvernement et remis par son auteur Jean-Cyril Spinetta, il est prévu la fermeture de 9.000 kilomètres de lignes dites secondaires. Précisément, celles dont la rentabilité financière apparaît peu probable et dont les parcours peuvent être assurés par les bus. Pour les syndicats de cheminots et la CGT en tête, ces préconisations de fermetures, si elles sont suivies par le gouvernement, « menaceraient 150 kilomètres de lignes dans le département et donc les gares et les guichets. C’est la suite logique du désengagement de l’État depuis 20 ans dans le ferroviaire », peste Julien Berthelemy, responsable cheminot CGT à Villefranche-de-Conflent.
Les lignes menacées
Selon Pierrick Cymbler, cheminot CGT à Perpignan, il s’agirait « de fermer les lignes voyageurs enregistrant moins de seize trains par jour. Les trajets Latour-de-Carol/Foix et Perpignan/Villefranche apparaissent dans le rapport comme les liaisons à fermer prioritairement ». Mais pour le syndicaliste, ce recul du ferroviaire aurait pour conséquence, sur le plus long terme, « une fermeture également du train jaune et de la ligne Perpignan Cerbère. C’est-à-dire moins de services publics avec la possibilité d’une ouverture à la concurrence et donc à la privatisation de lignes. Avec ces préconisations, on revient vingt ans en arrière ».
Premier verdict lundi
Reste à savoir ce que décidera le gouvernement qui annoncera lundi sa feuille de route. Sur le sujet épineux et impopulaire des fermetures de lignes, le Premier Ministre Édouard Philippe ne devrait pas entrer dans le détail des mesures, mais affirmer une philosophie globale. Les cheminots attendent aussi les annonces sur la problématique du statut, un sujet toujours très discuté en France à plus ou moins juste titre. « En lisant ce rapport, on pourrait croire que le statut des cheminots serait la cause des problèmes du ferroviaire en France. C’est de l’enfumage, car il existe 600 métiers à la SNCF et ce statut. Ce sont des droits mais surtout des devoirs, comme de travailler de jour comme de nuit, 365 jours par an. Nous n’avons pas à porter le chapeau de la dette de la SNCF », détaille Martine Rodriguez pour Sud rail. Les syndicats se sont donné rendez-vous le 22 mars pour une mobilisation nationale, qui sera l’occasion pour eux d’avancer leurs propositions comme le souligne Julien Berthelemy. « Nous souhaitons redevenir une véritable entreprise d’État avec une reprise de la dette pour per- mettre un développement de l’emploi et des services rendus aux usagers ».
Julien Marion (L'Indépendant, le 21 février 2018)
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