L’assemblée pointe le non-respect de « la volonté démocratique » des habitants de la région.
La première motion de l’assemblée parlementaire de Catalogne, région toujours sans gouvernement, a été adoptée hier.
Si le texte n’est empreint ni d’une extrême virulence ni de défiance à l’égard du pouvoir central espagnol -il ne ratifie pas par exemple la déclaration d’indépendance votée le 27 octobre 2017-, il dénonce néanmoins « la dérive autoritaire » de Madrid.
Il pointe ainsi « les ingérences » que les Catalans estiment subir, faisant référence à la décision, le 27 janvier dernier, de la Cour constitutionnelle qui a décrété illégale l’investiture à distance de Carles Puigdemont, toujours exilé à Bruxelles. Pour la juridiction, la désignation de l’indépendantiste comme président de Catalogne implique au préalable l’obtention par ce dernier de l’autorisation du juge chargé de l’enquête le visant.
Evoquant la « légitimité » de Carles Puigdemont, la motion insiste sur la « volonté démocratique » des Catalans, qui souhaitent son investiture, et qu’ils estiment bafouée.
Le texte indique en outre que la majorité parlementaire est « favorable » à la « constitution d’une Catalogne en tant qu’État indépendant ».
Face à ce qui constitue une situation de blocage, les trois partis indépendantistes qui composent la majorité ont entamé des négociations afin d’envisager une solution destinée à la surmonter.
Une candidature alternative à celle de Carles Puigdemont pourrait être proposée et le nom de Jordi Sanchez est revenu ces derniers jours avec insistance. Or, ce dirigeant d’une des principales associations indépendantistes catalanes est lui aussi en détention et son éventuelle investiture nécessiterait l’autorisation du juge de la Cour suprême.
Surtout, les trois formations ne sont pour l’heure pas parvenues à un consensus sur ce sujet. « Pour notre part, nous sommes loin voire très loin d’un possible accord », a commenté Carles Riera, porte-parole de la CUP. Ajoutant qu’aucune décision en sens n’interviendrait avant le 3 mars, date du conseil politique de sa formation.
La Mareillaise, le 2 mars 2018
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