80 personnes environ avaient répondu à l'invitation de l'association des usagers « Train en Têt » qui défend depuis juin 2002 la ligne SNCF Villefranche-Perpignan.
Des usagers qui avaient besoin de parler de leur inquiétude face à la fermeture de cette ligne depuis le 14 décembre, date du dramatique accident entre un train et un bus scolaire qui a endeuillé tout le département.
Sans préjuger du besoin de temps demandé par l'instruction de ce dossier par le Procureur de la République de Marseille, les usagers s'interrogent à juste titre sur ce délai et sur le manque d'information concernant la réouverture.
De plus, le rapport Spinetta 2018, outre la réforme de la SNCF, annonçait la suppression de petites lignes et celle était répertoriée dans la liste. Même si le Premier Ministre a éloigné pour un temps cette menace, que nous recevons verbalement des gages de maintien par la Région et le Sous-Préfet, il n'en demeure pas loin que les habitants du Conflent s'inquiètent.
Pierre Fournel du cabinet de Mme Delga, Présidente de la région Occitanie a appelé Enric Balaguer juste avant le début de la réunion. Ces propos sont rassurants, il souligne que la Région n'a aucune intention de fermer cette ligne.
La réunion commence par un bref retour sur les actions déjà menées :
La parole est donnée à l'assemblée.
Bertrand Sammut (cheminot FO) nous informe que le week-end dernier, ils ont reçu de la part de la SNCF, une interdiction de circuler ce qui implique une diminution de l’entretion jusqu'à nouvel ordre. De plus, la gare de Ille/Têt a vu ses heures d'ouvertures baissées. Le manque d'entretien de la ligne est grave car quand la décision de reprise des trains arrivera, il faudra encore attendre la remise en état ce qui demandera environ 4 à 5 semaines au mieux. Plus la coupure sera longue, plus la reprise sera compliquée. Il est à craindre aussi que les agents cheminots soient déplacés ailleurs et qu'il sera difficile de les faire revenir à Villefrance.
Georges Bartoli (Comité des usagers Train Jaune) forcément intéressé par le maintien de cette ligne puisque le Train Jaune est son prolongement. Il propose de réécrire au Procureur de Marseille en demandant audience et de le rencontrer pour, peut-être, apporter des éléments nouveaux.
Patrick Cases (Conseiller régional) excuse et représente Jean-Luc Gibelin, Vice-Président chargé de la mobilité pour la région Occitanie. Il réitère la volonté de la Région à maintenir cette ligne SNCF compte-tenu des investissements faits sur la ligne du Train jaune. Il soutient les cheminots. La fermeture de la ligne n'est pas à l'ordre du jour de la région.
Une usagère demande pourquoi ne pas laisser la partie Ille-Villefrance ouverte ? La réponse de Bertrand Sammut : c'est une question d'entretien du matériel roulant qui se fait à Nimes.
Un usager s'étonne que les élus ne se mobilisent pas auprès de la SNCF pour que ce service public soit maintenu.
Jean-Malik Lemaire qui prend le train à Perpignan précise que ce qui sera notre force c'est la mobilisation de tous (pétition, manifestation...) pour le maintien du service public. Même si on ne peut affirmer qu'un complot se trame entre les services de l'État, on ne peut que s'inquiéter de cette situation.
Eve Gerbault s'inquiète du manque d'information au niveau de la gare de Perpignan. Sa nièce qui vient d'Angleterre n'a appris qu'en arrivant à Perpignan qu'il y avait des bus de substitution, alors qu'elle avait acheté ses billets de train. Quand on parle de l'attractivité de notre département, l'information en fait partie.
Gérard Tichadou appuie sur la mobilisation que nous devons mettre en place, sur la réouverture de la ligne mais aussi sur le train jaune et la RN 116. Véritables colonnes vertébrales de la vallée de la Têt. Il faudrait que les élus se mobilisent dans la globalité de ces infrastructures.
Serge Bastide (Syndicat des Cheminots) demande qu'une vraie réunion sur la circulation soit organisée avec les élus qui ne peuvent pas se désintéresser de ce service public.
Geneviève Clarysse demande que nos actions apparaissent dans les journaux.
Daniel Fabresse précide que, outre les élus de notre département, il faut avertir les résponsables de l'État, en l'occurence, Premier Ministre, Ministre du Transport, Ministre de la Transition écologique.
Une usagère qui prenait le train avec son vélo rencontre d'énormes difficultés pour mettre son vélo dans les bus de substitution.
Jean-Michel Pauco concernant les autocars de substitution, pourquoi s'arrêtent-ils dans toutes les gares ? On pourrait ainsi gagner plusieurs minutes pour arriver à Perpignan. Les habitués se sont tournés vers l'automobile ou les autocars du Conseil Départemental, d'ou une recrudescence de véhicules sur la RN116 déjà bien chargée.
Geneviève Espeut précise que ce Comité avait déjà été créé en 2002 car cette ligne était déjà menacée. Ce qui l'inquiète c'est effectivement l'arrêt des travaux.
Philippe Assens (Les Insoumis) nous fait deux propositions :
Jacques Forcade demande que nous fassions pression auprès du Préfet car il est garant du sevice public.
Magalie Rouge évoque le timing serré suite au message reçu par les cheminots, il faut aller vite dans nos actions, car la réduction des horaires d'ouverture de la Gare de Ille/Têt est grave.
Julien Berthélémy partage l'ensemble des débats et propose que deux actions soient menées conjointement : La réouverture de la ligne et son maintien dans le futur. Même si de gros travaux de réhabilitation avaient été effectués en 2008, il faut continuer à se mobiliser pour obtenir, plus de trains, plus d'ouverture de gare, plus de contrôleurs et de chauffeurs et faire très attention à l'ouverture à la concurrence qui tue le service public et réduit drastiquement le nombre d’agents. Ne pas oublier la manifestation du 22 mars à Paris pour la défense du statut des cheminots mais également du service public.
François Picq s'inquiète que l'on ait jamais réussi à réunir tous les intervenants autour d'une table (SNCF/RFF/Région). Il souhaiterait des écrits car les paroles s'envolent. Il faut rester mobilisés.
Patrick Cases informe que la convention TER – SNCF – REGION sera signée le 23 mars.
Evelyne Allain revient sur le drame de Millas qui a profondément touché toute la population du département, mais précise, qu'hélas, tous les jours on vit des drames, sur la route, dans les airs et que jamais on n'a fermé un aéroport pour un accident d'avion. Les personnes ici présentes sont venues vivre en Conflent pour la qualité du lieu, bien que le bassin d'emplois soit sur Perpignan. Leur choix, pour beaucoup, a été dicté parce qu'il y avait cette ligne de chemin de fer qui leur permet d'aller au travail à un coût moindre. Laisser fermer cette ligne serait une catastrophe économique pour le Conflent. Il faut impérativement que les élus le comprennent et nous soutiennent.
Pierre Chevalier, en 1977, il travaillait en Cerdagne et habitait Perpignan. Dans la journée, il pouvait monter et descendre par le train. Les horaires le permettaient à l'époque. Proposition : Bloquer la RN 116 comme en 1995 pour faire bouger les responsables. Il faut faire une action visible.
Laurent Lafran des Ciné-rencontres propose une projection du film "Les cheminots" le 24 mars (à Ille ou à Prades), suivie d'une table ronde et d'un débat.
Pour conclure, un rappel des propositions à mettre en place, au gré de réunions à venir faisant appel à toutes les bonnes volontés :
Ariane Demonget nous propose une intervention verbale grâce à son association "Beaux-Bruits".
Une prochaine réunion sera proposée et organisée en atelier spécifique pour chacune de ces actions.
La séance est levée à 20h30
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