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Association « Train en Têt ». Compte-rendu de la réunion du 6 mars 2018

80 personnes environ avaient répondu à l'invitation de l'association des usagers « Train en Têt » qui défend depuis juin 2002 la ligne SNCF Villefranche-Perpignan.

Des usagers qui avaient besoin de parler de leur inquiétude face à la fermeture de cette ligne depuis le 14 décembre, date du dramatique accident entre un train et un bus scolaire qui a endeuillé tout le département.

Sans préjuger du besoin de temps demandé par l'instruction de ce dossier par le Procureur de la République de Marseille, les usagers s'interrogent à juste titre sur ce délai et sur le manque d'information concernant la réouverture.

De plus, le rapport Spinetta 2018, outre la réforme de la SNCF, annonçait la suppression de petites lignes et celle était répertoriée dans la liste. Même si le Premier Ministre a éloigné pour un temps cette menace, que nous recevons verbalement des gages de maintien par la Région et le Sous-Préfet, il n'en demeure pas loin que les habitants du Conflent s'inquiètent.

Pierre Fournel du cabinet de Mme Delga, Présidente de la région Occitanie a appelé Enric Balaguer juste avant le début de la réunion. Ces propos sont rassurants, il souligne que la Région n'a aucune intention de fermer cette ligne.

La réunion commence par un bref retour sur les actions déjà menées :

  • Rencontre avec le Sous-Préfet le 15 février en présence de Guillemette Rouillon, Vice-Présidente de l'association, Jean-Michel Pauco, adhérent et Enric Balaguer, Président. Le Sous-Préfet s'est montré très à l'écoute et nous a confirmé que nous étions totalement dans notre rôle en demandant la réouverture de la ligne. Il souligne qu'il représente l'administration de l'Etat et que la question est d'ordre juridique.
  • Lettre au procureur de Marseille. Lecture est faite de cette lettre aux usagers qui approuvent mais qui, pour le moment est restée sans réponse. Dans ce courrier, nous avions souligné l'intérêt et la fréquentation notable de ce train, qui n'est pas que touristique comme pourraient le laisser à penser les rumeurs qui évoquent une réouverture qu'au mois d'août.
  • Deux communiqués de presse : un premier suite à l'accident de Millas, le second pour annoncer cette réunion et nos inquiétudes.
  • Le 5 mars, réunion du Collectif Rail 66, composée d'usagers, de cheminots et de partis politiques. Julien Berthelemy (cheminot CGT) précise que durant cette réunion, il a été décidé de faire une lettre aux élus demandant la réouverture de la ligne dans les plus brefs délais et plus généralement l'avenir du ferroviaire dans le département.

La parole est donnée à l'assemblée.

Bertrand Sammut (cheminot FO) nous informe que le week-end dernier, ils ont reçu de la part de la SNCF, une interdiction de circuler ce qui implique une diminution de l’entretion jusqu'à nouvel ordre. De plus, la gare de Ille/Têt a vu ses heures d'ouvertures baissées. Le manque d'entretien de la ligne est grave car quand la décision de reprise des trains arrivera, il faudra encore attendre la remise en état ce qui demandera environ 4 à 5 semaines au mieux. Plus la coupure sera longue, plus la reprise sera compliquée. Il est à craindre aussi que les agents cheminots soient déplacés ailleurs et qu'il sera difficile de les faire revenir à Villefrance.

Georges Bartoli (Comité des usagers Train Jaune) forcément intéressé par le maintien de cette ligne puisque le Train Jaune est son prolongement. Il propose de réécrire au Procureur de Marseille en demandant audience et de le rencontrer pour, peut-être, apporter des éléments nouveaux.

Patrick Cases (Conseiller régional) excuse et représente Jean-Luc Gibelin, Vice-Président chargé de la mobilité pour la région Occitanie. Il réitère la volonté de la Région à maintenir cette ligne SNCF compte-tenu des investissements faits sur la ligne du Train jaune. Il soutient les cheminots. La fermeture de la ligne n'est pas à l'ordre du jour de la région.

Une usagère demande pourquoi ne pas laisser la partie Ille-Villefrance ouverte ? La réponse de Bertrand Sammut : c'est une question d'entretien du matériel roulant qui se fait à Nimes.

Un usager s'étonne que les élus ne se mobilisent pas auprès de la SNCF pour que ce service public soit maintenu.

Jean-Malik Lemaire qui prend le train à Perpignan précise que ce qui sera notre force c'est la mobilisation de tous (pétition, manifestation...) pour le maintien du service public. Même si on ne peut affirmer qu'un complot se trame entre les services de l'État, on ne peut que s'inquiéter de cette situation.

Eve Gerbault s'inquiète du manque d'information au niveau de la gare de Perpignan. Sa nièce qui vient d'Angleterre n'a appris qu'en arrivant à Perpignan qu'il y avait des bus de substitution, alors qu'elle avait acheté ses billets de train. Quand on parle de l'attractivité de notre département, l'information en fait partie.

Gérard Tichadou appuie sur la mobilisation que nous devons mettre en place, sur la réouverture de la ligne mais aussi sur le train jaune et la RN 116. Véritables colonnes vertébrales de la vallée de la Têt. Il faudrait que les élus se mobilisent dans la globalité de ces infrastructures.

Serge Bastide (Syndicat des Cheminots) demande qu'une vraie réunion sur la circulation soit organisée avec les élus qui ne peuvent pas se désintéresser de ce service public.

Geneviève Clarysse demande que nos actions apparaissent dans les journaux.

Daniel Fabresse précide que, outre les élus de notre département, il faut avertir les résponsables de l'État, en l'occurence, Premier Ministre, Ministre du Transport, Ministre de la Transition écologique.

Une usagère qui prenait le train avec son vélo rencontre d'énormes difficultés pour mettre son vélo dans les bus de substitution.

Jean-Michel Pauco concernant les autocars de substitution, pourquoi s'arrêtent-ils dans toutes les gares ? On pourrait ainsi gagner plusieurs minutes pour arriver à Perpignan. Les habitués se sont tournés vers l'automobile ou les autocars du Conseil Départemental, d'ou une recrudescence de véhicules sur la RN116 déjà bien chargée.

Geneviève Espeut précise que ce Comité avait déjà été créé en 2002 car cette ligne était déjà menacée. Ce qui l'inquiète c'est effectivement l'arrêt des travaux.

Philippe Assens (Les Insoumis) nous fait deux propositions :

  • Au 1/01/2019 devra être mis en place le Plan Air Climat Energie. Pour se faire l'association ALTERNATIBA, dont il fait partie, va rencontrer les élus pour parler des déplacements et se propose de nous associer à ces rencontres, pour que la ligne Villefranche/Perpignan soit acté comme un axe structurant de la vallée.
  • Et le 16 juin, aura lieu à Vinça une fête avec tribune et prise de paroles des collectifs locaux. Il nous invite à y participer.

Jacques Forcade demande que nous fassions pression auprès du Préfet car il est garant du sevice public.

Magalie Rouge évoque le timing serré suite au message reçu par les cheminots, il faut aller vite dans nos actions, car la réduction des horaires d'ouverture de la Gare de Ille/Têt est grave.

Julien Berthélémy partage l'ensemble des débats et propose que deux actions soient menées conjointement : La réouverture de la ligne et son maintien dans le futur. Même si de gros travaux de réhabilitation avaient été effectués en 2008, il faut continuer à se mobiliser pour obtenir, plus de trains, plus d'ouverture de gare, plus de contrôleurs et de chauffeurs et faire très attention à l'ouverture à la concurrence qui tue le service public et réduit drastiquement le nombre d’agents. Ne pas oublier la manifestation du 22 mars à Paris pour la défense du statut des cheminots mais également du service public.

François Picq s'inquiète que l'on ait jamais réussi à réunir tous les intervenants autour d'une table (SNCF/RFF/Région). Il souhaiterait des écrits car les paroles s'envolent. Il faut rester mobilisés.

Patrick Cases informe que la convention TER – SNCF – REGION sera signée le 23 mars.

Evelyne Allain revient sur le drame de Millas qui a profondément touché toute la population du département, mais précise, qu'hélas, tous les jours on vit des drames, sur la route, dans les airs et que jamais on n'a fermé un aéroport pour un accident d'avion. Les personnes ici présentes sont venues vivre en Conflent pour la qualité du lieu, bien que le bassin d'emplois soit sur Perpignan. Leur choix, pour beaucoup, a été dicté parce qu'il y avait cette ligne de chemin de fer qui leur permet d'aller au travail à un coût moindre. Laisser fermer cette ligne serait une catastrophe économique pour le Conflent. Il faut impérativement que les élus le comprennent et nous soutiennent.

Pierre Chevalier, en 1977, il travaillait en Cerdagne et habitait Perpignan. Dans la journée, il pouvait monter et descendre par le train. Les horaires le permettaient à l'époque. Proposition : Bloquer la RN 116 comme en 1995 pour faire bouger les responsables. Il faut faire une action visible.

Laurent Lafran des Ciné-rencontres propose une projection du film "Les cheminots" le 24 mars (à Ille ou à Prades), suivie d'une table ronde et d'un débat.

Pour conclure, un rappel des propositions à mettre en place, au gré de réunions à venir faisant appel à toutes les bonnes volontés :

  • Demander audience au Procureur de Marseille avec un dossier étoffé
  • Demander une réunion publique au préfet et à la Région, en présence des élus et des usagers
  • Mobilisation ou rassemblement, le rond point de Bouleternère est évoqué un jour de vacances
  • Pétition sur papier en gare, sur les marchés... et sur internet transmises ultérieurement aux ministères concernés.

Ariane Demonget nous propose une intervention verbale grâce à son association "Beaux-Bruits".

Une prochaine réunion sera proposée et organisée en atelier spécifique pour chacune de ces actions.

La séance est levée à 20h30

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Association « Train en Têt ». Compte-rendu de la réunion du 6 mars 2018

le 06 March 2018

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