Lâché par la CUP, Jordi Turull n’a pas passé le 1er tour. Le Parlement remet ça samedi.
Élection perdue dès le premier tour pour le candidat à la Présidence de la Generalitat de Catalogne, Jordi Turull, hier soir.
Un héritage trop lourd à porter
Le troisième des candidats à la Présidence de la Generalitat, après Carles Puigdemont et Jordi Sanchez, n’a pas obtenu la majorité absolue nécessaire au premier tour, celle des 68 Députés du bloc indépendantiste. Quatre élus -ceux de la CUP- ont refusé de vo-ter pour lui.
En s’abstenant, ils ont refusé de donner leur aval à un homme issu du parti de Jordi Pujol (aujourd’hui PDECat).
Carles Riera, leader parlementaire de la CUP, ce petit parti républicain, indépendantiste et anticapitaliste a reproché au candidat en lice d’avoir proposé un programme trop « autonomiste », faisant fi des objectifs républicains votés au référendum du 1er octobre.
Un candidat en détention provisoire
Les 135 Députés de l’a semblée catalane avaient été convoqués téléphoniquement d’un jour sur l’autre par le Président du Parlement, Roger Torrent, la veille. Pourquoi cette urgence ? Parce que le candidat, en liberté provisoire, a été convoqué inopinément ce matin devant le juge d’instruction du Tribunal Suprême à Madrid, en même temps que cinq autres élus. Il est d’ailleurs parti pour Madrid juste après le vote Il s’agissait pour la majorité parlementaire indépendantiste de mettre le juge Pablo llanera dans l’embarras. Si Turull avait été élu Président, de la Generalitat de Catalogne, le juge, aurait-il pu le renvoyer en prison ?
Deuxième tour samedi
Il est encore temps pour Jordi Turull d’être élu puis investi, un second tour étant prévu 24 heures après le premier, à savoir samedi matin. Une majorité simple est alors requise. Sauf que la prison risque de l’en empêcher. Le candidat avait préparé deux discours. Le premier -conçu dans le cas où les mandataires de la CUP décideraient finalement de voter en sa faveur-, comportait un programme républicain. Le candidat a dû se rabattre sur le discours alternatif, bâti sur le modèle des programmes « autonomique ».
Des déclarations qui, de façon surprenante, ont eu le mérite de « plaire » au chef de file des socialistes (PSC), Miquel Iceta, qui a proposé de construire ensemble une nouvelle Catalogne.
Le porte-parole d’Esquerra, Sergi Sabrià, en fin de tour de paroles a d’ailleurs relevé le gant, à condition a-t-il dit, que les socialistes se séparent du PP (le PSOE de Pedro Sanchez ayant accepté la mise sous tutelle de la Catalogne).
Quand la leader du premier parti de l’opposition, Ciutadans, Inés Arrimadas a été très dure envers le candidat et le bloc indépendantiste : « Vous avez brûlé tous les vaisseaux. Vous ne pouvez plus réparer ce que vous avez démoli… Mais, s’il-vous-plait, ne faites plus durer cette histoire : vos efforts pour démembrer l’Espagne ont échoué… ».
Joana Viusà (L’Indépendant, le 23 mars 2018)
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