Un troisième candidat est proposé à la présidence.
Et de trois. Après les tentatives successives et avortées d’investir à la présidence de la Catalogne Carles Puigdemont et Jordi Sanchez -tous deux élus lors du scrutin du 21 décembre dernier, mais le premier étant en exil volontaire à Bruxelles et le second incarcéré en Espagne-, un troisième candidat potentiel a émergé mercredi des rangs indépendantistes.
Roger Torrent, le Président du Parlement régional, a ainsi convoqué avant-hier une session pour le jeudi soir afin de proposer la candidature de Jordi Turull. Celui-ci est l’ancien porte-parole du gouvernement catalan destitué par Madrid le 27 octobre, après la tentative de sécession.
Ce qui ne signifie pour autant pas la fin des péripéties et rien ne laisse penser qu’après des mois d’un imbroglio politico-juridique un nouveau Président succède à Carles Puigdemont. C’est même une énième épreuve de force avec le pouvoir central espagnol qui semble se profiler.
La Cour suprême a en effet convoqué Jordi Turull vendredi pour une audience à Madrid, à l’issue de laquelle il pourrait être placé en détention provisoire. Ce qui, selon toute vraisemblance, l’empêcherait en principe d’être investi.
C’est d’ailleurs pour couper court à cette tentative que Roger Torrent a décidé, dans l’urgence, de provoquer la séance d’investiture de jeudi. Estimant que le juge faisait preuve d’« ingérence » politique, il a affiché sa volonté de faire respecter les « droits politiques » de Jordi Turull.
Pas franchement du goût, on s’en doute, du gouvernement espagnol qui par la voix de son Ministre de la Justice Rafael Catala a évoqué « une confrontation avec l’État de droit, les institutions », et qualifié de « sale jeu » ce nouvel épisode. Rien ne laisse donc présager d’un dénouement imminent.
La Marseillaise, le 23 mars 2018
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