Fédération des Pyrénées-Orientales

La saisie de l’Open Arms complique l’aide humanitaire.

L’affaire de l’Open Arms, navire de l’ONG espagnole Proactivia, suscite l’indignation d’autres ONG parmi lesquelles SOS Méditerranée, dont l’Aquarius est désormais le seul bateau à venir au secours des migrants en Méditerranée centrale. L’embarcation espagnole a en effet été saisie le 18 mars par les autorités italiennes et une partie de son équipage fait l’objet d’une enquête, soupçonnée de favoriser l’immigration clandestine. L’équipage de l’Open Arms avait refusé de remettre quelque 200 migrants recueillis aux autorités libyennes en raison des dangers encourus par ces derniers dans ce pays. Une mise sous séquestre que déplore et dénonce SOS Méditerranée dans la mesure où elle contribue à « réduire les ressources déjà insuffisantes de recherche et de sauvetage disponibles sur la route maritime la plus meurtrière au monde ».

L’ONG franco-allemande affiche son soutien à Proactivia aux côtés de laquelle elle a « travaillé dans la zone de recherche et de sauvetage dans les eaux internationales au large des côtes libyennes. Tout l’hiver, Open Arms et l’Aquarius ont été les seuls navires d’ONG à mener des opérations de recherche et de sauvetage en mer en continu, combinant leurs ressources à de multiples reprises afin de sauver des vies sous la coordination du Centre de coordination des secours en mer de Rome ».

Elle souligne que les interventions des gardes-côtes libyens « séparent des familles et ramènent les naufragés dans "l’enfer libyen" qu’ils tentaient justement de fuir ». Et rappelle quelques aspects légaux comme le fait qu’en Libye n’existe « aucun port sûr comme l’exige le droit maritime international pour débarquer les per- sonnes secourues ».

La Marseillaise, le 24 mars 2018