La détention en Allemagne du dirigeant indépendantiste Carles Puigdemont suscite depuis dimanche une série d’actions de protestation.
« Avec les dernières incarcérations et l’arrestation du Président Carles Puigdemont, il apparaît clairement que nous avons franchi un point de non retour », indiquent les Comités de défense de la République (CDR), précisant qu’ils sont à l’initiative d’un cycle de protestations « permanentes ».
L’heure n’est pas à l’apaisement d’un climat déjà délétère et rendu explosif depuis la fin de la semaine dernière et la succession d’arrestations de dirigeants indépendantistes. Et la décision, lundi en fin de journée, par la justice allemande de maintenir Carles Puigdemont, interpellé dimanche, ne contribue pas à calmer la situation.
Celui-ci demeurera en effet « en détention dans un premier temps, jusqu’à ce qu’une décision soit prise concernant une procédure d’extradition », a annoncé le tribunal régional de Kiel, dans le Nord de l’Allemagne.
Possible extradition
Il incombera à ce même tribunal de décider de renvoyer ou non Carles Puigdemont vers l’Espagne, où il est inculpé, avec douze autres responsables indépendantistes, de « rébellion », crime passible de trente ans de prison, et de détournements de fonds publics.
Après les manifestations de vendredi et dimanche, la Catalogne a de nouveau connu hier des mobilisations qui se sont notamment traduites par le blocage de routes. Des barrages ont ainsi été observés du côté espagnol sur l’autoroute entre l’Espagne et la France, ainsi qu’aux alentours de Lleida, dans l’Ouest de la région, sur l’autoroute A-2 reliant la Catalogne à Saragosse. Quant à la nationale N340, qui relie la Catalogne à la côte Sud-Est de l’Espagne, elle a également été occupée, comme les deux principaux accès à Barcelone, par le Nord et le Sud.
La télévision catalane TV3 a montré en direct des agents anti-émeute de la police catalane encerclant des manifestants assis sur l’autoroute AP-7, près de la frontière française, et les traîner un par un sous les huées. Dans la matinée, la circulation avait été détournée pour permettre aux automobilistes de contourner l’obstacle.
Les CDR avaient en outre prévu d’« encercler », dans l’après-midi, la gare de Sants, la principale de la capitale catalane.
La Marseillaise, le 28 mars 2018
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