Des militants des deux côtés de la frontière ont planté symboliquement 3.000 croix jaunes.
« Justice », « liberté », « démocratie », « respect », « dignité ». Voilà les inscriptions qu’on pouvait lire sur 3.000 croix jaunes installées par les Collectifs défendant les valeurs républicaines (CDR) hier à Argelès-sur-Mer, Cadaqués et Port-de-la-Selva. Un geste fort pour ces militants nationalistes des deux côtés de la frontière qui souhaitaient exprimer leur colère face à l’emprisonnement des principaux protagonistes politiques suite au scrutin d’autodétermination de la Catalogne du 1er octobre 2017 sévèrement réprimé judiciairement par le pouvoir central espagnol. Une action limpide, reprenant cette couleur jaune qui suit ce mouvement de libération des prisonniers politiques, et qui voulait dire que l’Espagne avait depuis cent jours enterré les droits fondamentaux. Souhaitant profiter de l’afflux de touristes sur la Costa brava en ce long week-end de Pâques, les mi- litants ont donc sillonné les côtes catalanes pour terminer leur action sur la plage nord d’Argelès-sur-Mer. « Voilà cent jours maintenant que des hommes et des femmes sont emprisonnés pour le seul motif d’avoir défendu les valeurs de démocratie et de liberté. Face à cette situation, nous ne pouvons rester indifférents et personne ne pourra dire qu’il n’était pas au courant de cela » détaillait un habitant de Céret venu prêter main-forte pour cette action transfrontalière.
Argelès, terre de mémoires
Une étape dans les Pyrénées-Orientales qui ne devaient rien au hasard mais plutôt au symbole puisque les croix ont été plantées sur cette même plage qui il y a soixante-dix-neuf ans avait été transformée en gigantesque camp de concentration où ont été entassés près de 200.000 républicains espagnols fuyant les persécutions du régime franquiste.
Julien Marion (L’Indépendant, le 1er avril 2018)
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