« Vous m’avez converti en un prisonnier politique ! », a lancé hier matin Jordi Turull, -ex-candidat à la présidence de la Generalitat et ex-ministre du gouvernement Puigdemont- au juge d’instruction Pablo Llarena. Dans un retournement inédit des rôles, l’inculpé a récriminé le juge, l’accusant de se mêler de ce qui n’est pas de son ressort dans un État de droit. A savoir : qui peut ou ne peut pas se présenter à la présidence du gouvernement catalan. Au troisième jour des présentations devant le magistrat qui les a envoyés en prison préventive, le changement de tactique se confirme du côté des 9 leaders indépendantistes. Jamais interrogés directement par Pablo Llarena, ils ont jugé que le moment est venu de passer à l’offensive, sans doute motivés par la conviction qu’ils seront condamnés à de lourdes peines de prison.
Par ailleurs une trentaine de députés appartenant à la majorité indépendantiste du Parlement catalan se sont rendus hier à Berlin, pour rejoindre Carles Puigdemont. À l’ordre du jour : quelle décision prendre à un mois de l’expiration du délai pour investir un nouveau président de la Generalitat. À partir du 22 mai prochain, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, pourrait convoquer de nouvelles élections. Une situation que le président du parlement de Catalogne, Roger Torrent, veut à tout prix éviter, a-t-il fait savoir hier.
L’Indépendant, le 19 avril 2018
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