Nouvelle manifestation hier en soutien des prisonniers politiques.
Ils n’ont pas été échaudés par le résultat de l’opération du 13 avril. Au petit matin ce jour-là, ils avaient placé un peu partout en centre-ville des rubans jaunes, symboles du soutien aux prisonniers et aux exilés politiques catalans à l’initiative du référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017. Mais à peine quelques heures plus tard, les services de la Ville avaient fait le ménage. Pas échaudées donc, les associations catalanistes du département ont renouvelé l’opération hier, jour de Sant Jordi à Perpignan. Offrant des rubans jaunes aux près de trois cents manifestants réunis hier, le comité de solidarité catalane a réussi son pari puisque le centre-ville s’est vite retrouvé fleuri de jaune. Si l’entreprise symbolique et esthétique a été une réussite, la mobilisation citoyenne a été une nouvelle fois en deçà des attentes des organisateurs, même s’ils ont pu compter sur le renfort des élus politiques, principalement de gauche, particulièrement nombreux hier. Ainsi et sans être exhaustif : les maires de Reynes, de Saint-André, Argelès-sur-Mer, Saint-Hippolyte, Millas, Toulouges, Saint-Féliu-d’Amont, la vice-présidente de la Région Agnès Langevine, les élus du conseil départemental que sont Hermeline Malherbe, Nicolas Garcia, Françoise Fiter, Ségolène Neuville, et les conseillers municipaux Brice Lafontaine, Michel Pinell et Annabelle Brunet.
Julien Marion (L’Indépendant, le 23 avril 2018)
C’est l’information ressortie de la manifestation hier. Les élus du conseil départemental, particulièrement mobilisé sur la défense des libertés et des droits fondamentaux en Catalogne (nos précédentes éditions), se réuniront lundi et devraient demander officiellement audience au consul d’Espagne. Une manière pour la présidente socialiste Hermeline Malherbe, qui pourrait être accompagnée par un représentant de l’association des maires, de donner sa position et d’échanger sur ce sujet de plus en plus brûlant de l’autre côté de la frontière. En première ligne lors de la manifestation d’hier, Nicolas Garcia, vice-président du conseil départemental et responsable du PC66, en appelle à l’Union européenne pour trouver une solution à cette crise politique, sociale, institutionnelle et juridique. « C’est difficile car Mariano Rajoy ne veut pas discuter mais il faut que l’Europe impose aux différentes parties de se réunir autour de la table en posant clairement les trois options : à savoir l’indépendance, aller vers plus de fédéralisme ou bien rester en l’état. Cela doit ensuite être tranché démocratiquement par un référendum. Mais pour entamer des négociations, il faut des conditions. La libération des prisonniers politiques, le retour des exilés, le retrait de l’application de l’article 155 et la possibilité qui doit être rendue à la Generalitat de désigner son président. Si toutes ces conditions ne sont pas réunies, l’escalade continuera avec un vrai risque d’affrontements en plein cœur de l’Europe ».
Julien Marion (L’Indépendant, le 23 avril 2018)
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