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Conflit à la SNCF. Le gouvernement reprend le dessus ???

Édouard Philippe s’est montré ferme et à l’écoute des syndicats.

Pas d’annonce susceptible de stopper immédiatement la mobilisation : Édouard Philippe a repris la main hier dans le conflit à la SNCF en recevant les syndicats de cheminots,qui sont pour la plupart ressortis de Matignon frustrés et déterminés à poursuivre la grève. Pour la première fois depuis le début du conflit, le Premier ministre a reçu tour à tour des délégations Unsa, CGT, CFDT, SUD-Solidaires et FO, accompagnées de leurs responsables confédéraux.

S’exprimant devant la presse à l’issue de ces réunions, M. Philippe a prévenu que la réforme ferroviaire « ne changera pas fondamentalement ». Mais ce texte « peut être encore finalisé », a-t-il souligné. Il souhaite revoir les syndicats les « 24 ou 25 mai », avant l’examen de la réforme au Sénat en séance publique.

« Motivés pour continuer »

Pour la CGT-Cheminots, 1er syndicat de la SNCF, la grève continue. « On ressort motivés pour continuer, puisque le Premier ministre n’a pas dit autre chose que ce qu’il avait dit avant qu’on rentre », a résumé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Pour Roger Dillenseger, de l’Unsa ferroviaire, « les 15 jours à venir vont être primordiaux ».

« Toutes les réponses qui nous sont soumises ne sont pas de nature à arrêter la grève », alors que SUD-Rail était « venu demander un autre pacte ferroviaire », a expliqué son porte-parole Erik Meyer. La CFDT a vu un Premier ministre « prêt à ouvrir des discussions », notamment sur le nouveau cadre social des cheminots. Le syndicat déposera « une quarantaine d’amendements » en vue de l’examen du projet au Sénat. L’intersyndicale décidera « si on maintient » la journée « sans cheminots », le 14 mai ou plus tard, a dit Didier Aubert.

Le nouveau secrétaire général de Force Ouvrière (FO), Pascal Pavageau, a accusé le gouvernement de « déprotéger » les cheminots, qui « vont se retrouver dans des conditions dégradées, transférés dans des entreprises qui vont appliquer un moindre coût salarial » après l’ouverture à la concurrence.

Équilibre promis en 2022

Le Premier ministre a également déclaré de son côté qu’il fallait « aller plus loin sur l’investissement » pour rénover le réseau ferré national, notamment pour moderniser la signalisation et ainsi améliorer « la qualité de service et la régularité des trains ».

Sur la dette de la SNCF, il a réaffirmé que l’État la reprendrait « progressivement à partir de 2020 » et a fixé comme objectif que le groupe public soit « à l’équilibre économique » en 2022. Cette reprise de dette sera « clairement identifiée dans les comptes publics » et soumise au vote du Parlement. Et la future SNCF réformée aura « des règles strictes » en matière d’endettement, « une règle d’or » lui interdisant « un endettement excessif ».

Parallèlement, la huitième séquence de grève à la SNCF débutait hier à 20 heures pour se terminer jeudi à 7h55. La direction prévoit pour au- jourd’hui trois TGV sur cinq et trois trains Intercités sur dix.

L’Indépendant, le 8 mai 2018

Guérilla

La réunion entre Édouard Philippe et les syndicats de la SNCF n’a pas servi à grand-chose. La grève des cheminots va se poursuivre alors que le gouvernement est resté inflexible. Il n’y a pas eu d’avancée sur la seule question qui était vraiment sur la table, la reprise de la dette. Une réunion pour rien, alors ? Disons simplement un épisode de plus dans le feuilleton que jouent les deux acteurs face à l’opinion publique. Une sorte de comédie où les deux protagonistes comptent sur les usagers pour tenir le rôle d’arbitre. Problème : la grève discontinue a les défauts de ses qualités. Si elle permet aux syndicats de maintenir la pression sans trop user la capacité de mobilisation de ses troupes, elle ne provoque pas non plus la pagaille géante qui placerait le gouvernement sous pression. Chacun s’organise, en effet, comme il peut et la galère est diluée par l’organisation des uns et des autres au quotidien. Beaucoup plus proche de la guérilla que du choc frontal, la contestation s’est organisée dans la durée et vit, à l’occasion, quelques- uns de ces épisodes comme celui d’hier à Matignon. Chacun gagne du temps en comptant sur l’usure de l’autre.

Pierre Mathis (L’Indépendant, le 8 mai 2018)

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