Fédération des Pyrénées-Orientales

Fédération des Pyrénées-Orientales
Accueil
 
 
 
 

À la SNCF ce lundi, la grève et le bulletin de vote

À Air France, c’est la direction qui avait organisé un référendum. A la SNCF où le mouvement social en est à son 18e jour de grève, l’initiative du « vote action » a été prise par l’intersyndicale des cheminots. Elle provoque un malaise au sommet de l’État où depuis le début du conflit on tentait de marginaliser les grévistes.

Dans le bras de fer qui opposent depuis des semaines, les cheminots grévistes et le gouvernement, les premiers font décidément preuve d’ingéniosité. Après avoir engagé une grève sous forme de cycle de deux jours d’arrêt de travail suivi de trois jours d’activité afin de tenir dans la durée, l’intersyndicale des cheminots qui réunit CGT, CFDT, Sud et Unsa a décidé de s’inspirer du référendum perdu par Jean-Marc Janaillac, le PDG d’Air France.

À compter d’aujourd’hui et jusqu’à lundi prochain, les syndicats ouvriront des bureaux de vote dans les différents sites SNCF du pays pour permettre à l’ensemble des cheminots de donner leur point de vue sur la réforme ferroviaire portée par le gouvernement.

Objectif : couper l’herbe sous le pied de la direction et du gouvernement qui assurent que les non-grévistes soutiennent de fait la réforme, en organisant leur expression à bulletin secret.

Une stratégie syndicale réactive qui prend appui sur le coup de théâtre vécu chez Air France. De leur propre aveu, les syndicats de la compagnie aérienne étaient quasiment certains de perdre le référen- dum décidé par la direction. Avec bonheur, ils ont constaté qu’une majorité de salariés soutenait bien leurs revendications et repris confiance dans leur mode d’action.

Avec l’initiative des cheminots, le boomerang qui a décapité Jean-Marc Janaillac pourrait bien cette fois atteindre la direction de la SNCF et mettre en difficulté le gouvernement.

La Marseillaise, le 14 mai 2018

Mensonge et intox

Alors que la direction de la SNCF et le gouvernement sortent l’artillerie lourde dans les médias pour désavouer auprès de l’opinion publique le référendum des cheminots, les Pépy, Borne, Philippe et compagnie sont pris les doigts dans le pot de confiture du mensonge et de la désinformation.

« Le Parisien », dans son édition de dimanche, sous la plume du journaliste Vincent Verrier, révèle la teneur d’une note de travail rendant compte d’une réunion qui s’est tenue le 4 mai entre la direction de la SNCF et le ministère des transports.

Ce jour-là, ceux qui jurent la main sur le cœur depuis des semaines aux Français et aux cheminots que la réforme ferroviaire n’est pas la porte ouverte à la privatisation, tombent le masque dans le secret et l’entre-soi du cabinet de la ministre des transports. Concrètement, la privatisation est clairement programmée en limitant l’incessibilité des titres de l’entreprise publique à la seule holding. Comme le décrypte Fabien Villedieu, délégué syndicat de SUD Rail, « si seule la holding est protégée, rien n’empêchera la direction de céder ou d’ouvrir le capital de SNCF Mobilités ou de SNCF Réseau ».

Un amendement pour ilialiser les TER

Cette note très détaillée de six pages, nous apprend également que la directionde la SNCF veut déposer un amendement pour filialiser les trains régionaux. « Cela impliquerait que les cheminots de TER ne seraient plus aux conditions sociales de la SNCF », commente Fabien Villedieu dans « le Parisien ».

A la lumière de ces révélations, la question posée par le référendum de l’intersyndicale prend une nouvelle dimension. Et le procès en illégitimité fait aux cheminots qui l’organisent est en fait l’expression de l’extrême fébrilité d’un gouvernement qui ment et redoute le verdict des urnes. Il révèle aussi la conception plus que singulière d’un pouvoir qui instrumentalise les outils de l’expression démocratique. Il en a fait les frais avec Air France. S’en mordra-t-il les doigts le 21 mai ?

Françoise Verna (La Marseillaise, le 14 mai 2018)

Un conflit inscrit dans la durée

19 septembre 2017 le gouvernement confie à l’ancien PDG d’Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta une mission chargée de faire des propositions permettant pour l’avenir de la SNCF.

15 février dans son rapport, Jean-Cyril Spinetta propose d’examiner la pertinence des petites lignes, de supprimer le statut de cheminot pour les futures recrues et de recourir à des plans de départs volontaires.

15 mars les syndicats appellent à une grève avec un calendrier de deux jours d’arrêt de travail par tranche de cinq à partir du 3 avril.

22 mars lors d’une journée d’action dans la fonction publique et à la SNCF, le cortège des cheminots réunit 25.000 personnes à Paris.

3 avril début de la grève par cycle.

7 mai Édouard Philippe reçoit les syndicats.

14 mai poursuite de la grève, début du vote-action proposé par l’intersyndicale. Il se poursuivra jusqu’à lundi prochain.

La Marseillaise, le 14 mai 2018

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

À la SNCF ce lundi, la grève et le bulletin de vote

A voir aussi



 
44 Avenue de Prades 66000 Perpignan Tél: 04.68.35.63.64