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Espagne-Catalogne. Corruption : les affaires éclatent, les têtes tombent

L’actualité se bouscule de l’autre côté de la frontière où à la crise catalane viennent désormais s’ajoutera scandales financiers et imbroglios politiques. Avec pour dénominateur commun Mariano Rajoy, le chef du gouvernement.

Mercredi pourtant, c’est avec un large sourire et une reconnaissante poignée de main que le leader du Parti Popular (PP), se félicitait du vote du budget national devant le Congrès des députés. Un vote acquis in extremis grâce au retournement des élus indépendantistes basques qui avaient pourtant suspendu leur soutien à la levée de la tutelle espagnole sur la Catalogne… Ainsi conforté, Mariano Rajoy évite l’écueil d’élections anticipées dont le PP aurait à coup sûr fait les frais. Le couperet est passé près. Mais l’étau continue de se resserrer alors que les accusations de corruption et de détournement de fonds qui éclaboussaient son parti, éclatent au grand jour.

Affaire Gürtel : le système de corruption du PP au grand jour

Mardi, Eduardo Zaplana, ex-ministre du travail et ancien président de la Generalitat valencienne, était arrêté. L’ancien maire de Barcelone doit répondre de blanchiment d’argent, près de 10 millions d’euros provenant de commissions illégales.

Presque une broutille comparée à l’affaire « Gürtel ». Après une décennie d’enquête, l’épée de Damoclès suspendue sur le PP est tombée. Avec fracas. La sentence est lourde. À la hauteur de la fraude fiscale et des détournements de fonds publics révélés. Hier les premiers verdicts, et les têtes de ce vaste système de corruption, sont tombés : 52 ans de prison pour le chef d’entreprise Francisco Correa, 37 ans pour Pablo Crespo, 33 ans pour Lluis Barcenas, l’ex-trésorier du PP qui doit s’acquitter d’une amende de 44 millions d’euros. Une autre ex-ministre proche de Rajoy, Anan Mato, qui a bénéficié de cadeaux et de voyages privés avec sa famille, devra également restituer au fisc 27.000 euros. Pire, et c’est une première en Espagne pour une formation politique, le Partido popular, qui a bénéficié de ces détournements via une caisse noire, se voit condamné à payer une amende de 245.000 euros.

Submergé, Rajoy, contre qui le PSOE envisageait de déposer une motion de censure, s’est contenté d’évoquer « des cas isolés ».

Opération « estela » : 29 arrestations en Catalogne

Hasard du calendrier judiciaire, hier, dans toute la Catalogne était déclenchée « l’opération Estela » visant la Chambre des députés de Barcelone. Au moins 29 personnes, dont l’ex-président de la Détupacion Salvador Estève, ont été interpellées par l’UDEF (unité anticorruption) dans le cadre d’une enquête ouverte pour « malversation », « prévarication », « faux » et « fraude ». En cause, des subventions destinées à la coopération in- ternationale entre 2012 et 2015 d’un montant minimum de 2 millions d’euros.

« Un écran de fumée », « un show organisé en Catalogne pour cacher le scandale de corruption systématique de Gürtel » se sont indignés en chœur les leaders indépendantistes Quim Torra et Carles Puigdemont.

Les affaires éclatent et la crise s’enlise encore en Catalogne, toujours sous tutelle et sans gouvernement.

Jean-Michel Salvador (L’Indépendant, le 25 mai 2018)

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Espagne-Catalogne. Corruption : les affaires éclatent, les têtes tombent

le 25 May 2018

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