Par Serge Bonnery. Écrivain, membre fondateur du Centre Joë Bousquet et son Temps, voir aussi son site internet « L’Epervier Incassable » (lepervierincassable.net).
En 1940, après la débâcle et alors qu’il a séjourné quelques mois à Carcassonne où l’a logé son ami le poète Joë Bousquet, Aragon écrit « La rime en 1940 ». Nous verrons en quoi ce « manifeste » résonne comme un acte de résistance qui prend corps, à la même période, dans les poèmes du Crève-Cœur.
Quelque temps plus tard, toujours pris dans la tourmente obscure de l’Occupation, Aragon écrit « La leçon de Ribérac » qui constitue une affirmation plus forte encore de la place qui revient à la langue dans la résistance à l’oppresseur nazi.
Editions clandestines, poèmes dactylographiés et ronéotés, pages arrachées au néant de la censure et de la traque systématique des insurgés désignés comme « terroristes » par l’occupant et ses complices, souvenirs de Desnos, Machado, Lorca... A travers, enfin, la lecture d’une sélection de poèmes, nous tenterons de faire entendre la voix d’Aragon, présente partout « où le destin de notre siècle saigne ». Et prendre ensemble la mesure de l’immense poète qu’il fut.
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