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SNCF. Les sénateurs approuvent la réforme ferroviaire

Malgré l’adoptation, les syndicats restent mobilisés.

Un pas de plus pour la réforme ferroviaire : les sénateurs ont adopté hier en première lecture le projet de loi qu’ils avaient modifié pour donner des gages aux syndicats mais ces derniers excluent à ce stade de mettre fin à la grève afin de peser jusqu’au bout du processus parlementaire.

Le texte, qui fera l’objet lundi prochain d’une commission mixte paritaire (CMP) chargée de trouver un texte commun entre députés et sénateurs, a été voté par 240 voix pour et 85 contre.

Les grands principes du projet du gouvernement, adopté mi-avril à l’Assemblée en première lecture, sont conservés : ouverture à la concurrence du transport de voyageurs, transformation de la SNCF en société anonyme à capitaux publics et fin des recrutements au statut de cheminot.

Mais s’il y a eu des « avancées importantes » au Sénat, elles restent « insuffisantes » aux yeux de la CFDT Cheminots, qui avait négocié des amendements avec Mme Borne. La CFDT a en ligne de mire la CMP où elle espère glaner de nouvelles avancées comme un « volontariat total » pour les transferts de cheminots chez un rival de la SNCF après l’ouverture à la concurrence.

« Besoin de maintenir la pression »

Quant à la puissante CGT Cheminots, 1er syndicat du groupe public, elle voit au-delà du vote de la loi, inscrivant son action dans un « processus encore long », ponctué notamment par la rédaction « des décrets d’application », et par les « négociations sur la convention collective nationale de la branche ferroviaire » et celles du « pacte d’entreprise » de la SNCF.

La table ronde tripartite ( syn- dicats, patronat du ferroviaire et gouvernement ) promise par Mme Borne la semaine prochaine « doit permettre d’amplifier le rapport de forces » en faveur des cheminots, souhaite la CGT.

Il y a « bien besoin de maintenir la pression », a estimé hier le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. La CGT continuera la grève « jusqu’à fin juin » et, « après, les cheminots décideront », a-t-il ajouté.

SUD-Rail, 3e syndicat, juge que les amendements « n’apporteront aucune garantie » aux cheminots. Et « qui dit fin du processus parlementaire ne dira pas forcément fin de la mobilisation », a prévenu son porte-parole Erik Meyer, lors d’une manifestation rassemblant environ 150 personnes mardi devant le Sénat. Ce projet de loi « renvoie à des discussions avec le syndicat patronal, la direction, à d’autres discussions avec le gouvernement […], la mobilisation est loin d’être terminée », a-t-il relevé. SUD-Rail appelle les cheminots « à participer demain aux assemblées générales pour décider de la suite du mouvement et du calendrier » de la grève, a indiqué Bruno Poncet, secrétaire fédéral de ce syndicat qui prévoit également de manifester, en marge de la CMP. Ses partenaires CGT, Unsa et CFDT seront eux à Luxembourg demain, pour une manifestation à l’occasion d’un conseil des ministres européens des Transports.

D’ici là, le 14e épisode de grève commencera ce soir.

L’Indépendant, le 6 juin 2018

Grève

Après les députés, les sénateurs ont donc voté le texte sur la réforme du rail. Pendant ce temps, la grève par intermittence se poursuit et une journée d’action « sans cheminot » est prévue pour le 12 juin. C’est un scénario inédit pour un conflit social qui s’écrit donc actuellement. Au choc frontal se substitue une guerre d’usure, arbitrée par l’opinion mais où, également, une sorte de négociation qui ne veut surtout pas dire son nom s’organise. Les sénateurs ont ainsi introduit des amendements proposés par les syndicats réformistes -la Cfdt et l’Unsa- certains avec l’accord du gouvernement. Une façon de démontrer la bonne volonté du législateur tout en fissurant l’union syndicale. Celle-ci, pour l’instant, tient le coup, estimant qu’il convient de maintenir la pression. Il est vrai que l’absence de véritable négociation -le projet a été posé d’entrée- empêche les uns et les autres de chercher un consensus honorable qui permettrait que personne ne perde la face. Mais ce n’est pas, depuis le début, la direction prise par ce conflit. Chacun se fera une conviction sur d’où vient l’intransigeance, entre les syndicats ou le gouvernement, mais les faits sont là : l’été approche et la grève continue.

Pierre Mathis (L’Indépendant, le 6 juin 2018)

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