Pendant deux jours, les puissants de ce monde (G7),réunis au Canada, se sont livrés à une mascarade digne de la commedia dell’ Arte. Chacun a joué son rôle avec plus ou moins de bonheur, la palme du cynisme revenant sans conteste à Donald Trump. Passant de la flatterie la plus vile à la brutalité la plus bestiale, le maître de Washington a confirmé, si besoin était, le plus grand mépris dans lequel il tient ses « alliés » occidentaux.
Il faut regarder la réalité en face, les USA entendent bien défendre, avant tout, leurs intérêts politiques et économiques . La remise en cause de l’accord sur le nucléaire iranien a donné le ton. Alors que l’UE jouait les matamores, affirmant qu’elle ne se plierait pas aux injonctions de Trump, les sociétés occidentales présentes en Iran se préparent déjà à faire leurs bagages, Total et Peugeot en tête. Macron a beau vouloir nous vendre la solidarité européenne, la réalité est toute autre. Face aux menaces des Américains, tant sur les échanges économiques que sur l’Iran, c’est la débandade. Chacun tente de « sauver les meubles ». Merkel d’un côté, Macron de l’autre cherchent à négocier, comme on va à Canossa.
C’est un sauve-qui-peut pitoyable. Mais qui se souvient qu’on nous avait vendu l’Union Européenne comme un contrepoids politique et économique du géant américain et du samouraï japonais ? On allait créer une zone de prospérité qui allait faire le bonheur des peuples européens. Las ! 40 ans de politiques d’austérité et antisociales ont eu raison de ce mythe. Aujourd’hui, les populations épuisées par les sacrifices et les reculs sociaux se tournent vers l’extrême droite et les populistes de tous poils ; c’est l’illusion que l’entre-soi règlera tous les problèmes, à l’heure de la mondialisation capitaliste.
Et pendant ce temps-là, des milliers de migrants meurent noyés, s’entassent dans des camps ou subissent des famines terribles. Toute honte bue, l’Europe organise le calvaire de ces pauvres gens, victimes de la guerre et du pillage de leur pays par les multinationales -. Voilà la réalité de ces égoïsmes politiques et économiques dans ce monde capitaliste, où l’impérialisme américain entend bien continuer à donner le la. Jean Jaurès avait raison, « le capitalisme porte la guerre comme les nuées portent l’orage », écrivait-il à l’aube du XXe siècle. Il porte aussi la misère et le fascisme, ne l’oublions jamais.
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