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Pierre Dharréville : « Mon obsession, c'est être utile »

Après un an de mandat, Pierre Dharréville, député communiste de la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône, revient sur ses principales batailles et son récent amendement sur les aidants adopté par l’Assemblée nationale.

La Marseillaise. Mercredi soir, l’Assemblée nationale a voté un de vos amendements sur la formation des aidants. En quoi consiste-t-il ?

Pierre Dharréville. Cela fait plusieurs mois que je me bats pour obtenir une véritable reconnaissance sociale des aidants. J’ai mené une mission dessus. Le texte leur ouvre des droits à la formation professionnelle. Ceux qui ont été amenés à quitter un emploi ou mettre en sourdine leur investissement professionnel pour s’occuper d’un proche, pourront bénéficier de formation pour reprendre le cours de leur progression ou se réorienter s’il le souhaite. Les aidants ne pouvaient pas être les oubliés de ce projet.

La Marseillaise. Un premier pas, loin d’être suffisant selon vous ?

Pierre Dharréville. C’est un pas positif mais la situation des aidants appelle à une action beaucoup plus offensive. Il faut rappeler que cela prend part dans un projet de loi préoccupant qui vient marchandiser la formation professionnelle. Si on veut régler la situation des aidants, il faut s’attaquer à la situation des aidés et mener une véritable politique solidaire de l’autonomie qui fait défaut.

La Marseillaise. Autre thème, la pollution de l’air, sur lequel vous avez interpellé mercredi le gouvernement. Quelle a été la teneur des débats ?

Pierre Dharréville. La France est traduite devant la cour de justice européenne pour non respect des normes en terme de qualité de l’air. Sur le golfe de Fos, nous avons une situation sensible, qui exige une action vigoureuse. La population a droit à des études publiques poussées. J’ai proposé le développement du fret ferroviaire, qui est une absolue nécessité, mais qui a été entravé. À l’heure où on est en train de casser l’outil publicSNCF, je crois qu’il y a une sacrée contradiction. Une autre partie de la pollution vient des émissions industrielles : je suis rapporteur d'une commission d’enquête sur la santé au travail dans l’industrie, qui rendra ses conclusions avant le 24 juillet. Pour les grands sites industriels, j’ai suggéré qu’on installe des comités de suivis citoyens composés d’élus, de représentants syndicaux et associatifs. Dans sa réponse, Bruno Poirson [secrétaire d’État à la transition écologique], a jugé intéressante cette proposition et souhaité que nous nous voyions pour prendre des dispositions.

La Marseillaise. Cela renvoie à l’éternel débat : comment concilier industrie et environnement ?

Pierre Dharréville. On a besoin d’une industrie du 21e siècle pour relever les défis sociaux et environnementaux d’un même mouvement. Cela pose les questions de savoir comment sont utilisées les richesses produites, mais aussi du pouvoir que doivent avoir les salariés dans les entreprises, et finalement, la question du pouvoir de la finance. Il faut investir et les actionnaires des grandes entreprises ne sont pas toujours enclins à choisir d’investir comme il le faudrait.

La Marseillaise. Dans une semaine vous organisez une réunion de mandat. Un an après, quel bilan en tirez-vous ?

Pierre Dharréville. Mon obsession c’est d’être utile à gagner des avancées concrètes. Comme sur les aidants ou d’autres sujets : les hôpitaux, le droit à la santé pour tous, la protection sociale, le pouvoir d’achat des retraités… Emmanuel Macron vient de tenir un discours révoltant non seulement sur la question des aides sociales et de la pauvreté et, plus globalement, sur notre système de protection sociale qu’il a décidé de mettre en pièce avec une logique libérale forcenée. Face à un pouvoir qui a choisi de s’enfermer dans le mépris, je veux faire grandir des idées nouvelles, faire entendre les voies populaires de nos territoires.

La Marseillaise. N’est-ce pas frustrant d’être dans l’opposition ?

Pierre Dharréville. On est dans une bataille difficile mais il n’y a aucun esprit de renoncement. La bataille se mène dans l’hémicycle mais aussi en dehors, où l’action est déployée sur le terrain. À force d’argumentations, de lever le voile sur des réalités, de mettre des solutions sous les yeux, on arrive à obtenir des choses, je ne renoncerai pas.

Propos recueillis par Florent de Corbier (La Marseillaise, le 15 juin 2018)

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Pierre Dharréville : « Mon obsession, c'est être utile »

le 15 June 2018

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