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Amérique Latine. Le changement tant attendu au Mexique pourra-t-il avoir lieu ?

Andrés Manuel Lopez Obrador, homme de gauche, a confortablement remporté, dimanche, l'élection présidentielle mexicaine. Un véritable séisme dans ce pays gouverné depuis un siècle par les droites et la grande bourgeoisie.

Dès sa première allocution, le nouveau président a fixé le cap : « Nous allons réussir cette transformation sans violence, de manière pacifique et bannir du pays la corruption, le principal problème du Mexique. Je m’engage à chasser la mafia du pouvoir. »

Après deux échecs successifs, il obtient un succès historique au niveau national, mais également régional et local, en décrochant au moins six postes de gouverneurs sur lesneuf enjeu, avec son parti, le Mouvement de régénération nationale (Morena). Sa formation s'impose dans plusieurs États ainsi que dans la capitale Mexico. Pour la première fois, une femme de gauche, Claudia Sheinbaum, scientifique de 56 ans a été élue à la tête de la mégapole mexicaine de 20 millions d’habitants.

Avec ses alliés, Lopez Obrador obtiendrait aussi la majorité à l'Assemblée. Il s'agit d'un « ouragan national », selon les commentateurs locaux.

Beaucoup de Mexicains ont été séduits par le style López Obrador. Mais le vote de dimanche a une signification dépassant la seule personne du nouveau président : les Mexicains n’en peuvent plus du système et de la prétendue alternance entre le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) et le Parti d’action nationale (PAN). Ils n’en peuvent plus de la corruption généralisée, des dizaines de milliers d’assassinats chaque année, de la pauvreté frappant 53 millions d’entre eux, soit environ la moitié de la population. L’élection de dimanche devrait amorcer un changement de système.Selon Lopez Obrador, ce sera le début d’une « révolution pacifique ». Pourra-t-elle l’être vraiment ?

Les forces de la droite mexicaine, la mafia, la police et l’armée gangrenées vont tout mettre en œuvre pour saboter le nouveau pouvoir. S’il veut survivre, Lopez Obrador devra procéder à des changements profonds dans l’appareil d’État, dans les forces dites de « sécurité ». Il lui faudra s’attaquer à la « mordida » (la morsure) la plupart des Mexicains ayant un jour ou l’autre été contraint de donner quelques pesos à un policier, un juge ou toute per- sonne disposant d’un pouvoir, si minime soit-il. Il devra aussi s’attendre aux velléités de son puissant voisin, les États-Unis. Donald Trump a envoyé un message de félicitations au nouveau président mexicain. Mais il maintient son projet de mur entre les deux pays.

Il faut souhaiter bonne chance à M. Lopez Obrador et au peuple mexicain pour eux, bien entendu, mais aussi pour l’Amérique latine qui a bien besoin en ce moment d’un vent d’espoir.

José Fort (La Marseillaise, le 3 juillet 2018)

La leçon mexicaine

Ensemble nous ferons l’Histoire : le nom de la coalition de gauche qui a gagné les élections présidentielle et législatives au Mexique sonne comme un espoir fou de voir ce pays miné par la violence et la corruption prendre enfin le chemin de la paix, de l’égalité et des solidarités.

Le défi est immense. Ce grand pays d’Amérique latine, 15e pays le plus riche de la planète, compte, selon l’organisme officiel Coneval, 60 millions de pauvres, soit près d’un habitant sur deux. En cause ? Des salaires très bas et des inégalités abyssales. Le symbole de cet écart entre les revenus est l’homme d’affaires Carlos Slim dont la fortune est estimé à 58,4 milliards d’euros tandis que le salaire minimum culmine à moins de 4,2 euros par jour.

Les libéraux en embuscade

Dans ce contexte, Andrès Manuel Lopez Obrador, élu dimanche président du Mexique, incarne une nouvelle alternative progressiste. Sa victoire est historique et la droite paie avant tout sa politique inégalitaire au service des plus riches et sa collusion avec la mafia.

Le défi est immense car le nouveau président et son Parlement devront faire face aux ultra- libéraux qui font déjà entendre leur petite rengaine. Aux Mexicains donc d’écrire et de faire, enfin, leur propre histoire.

Françoise Verna (La Marseillaise, le 3 juillet 2018)

Le Mexique en quelques mots

Nom officiel : États unis mexicains.
Superficie : 1.972.547 km2.
Capitale : Mexico.
Villes principales : Mexico (20,8 M hab.), Guadalajara (4,3 M hab.), Monterrey (3,5 M hab.), Puebla (2,1 M hab.).
Langue officielle : espagnol.
Langues courantes : Nahuatl (1,5 million) Maya (800.000), Mixtèque (510.000), Zapotèque (505.000).
Monnaie : peso mexicain.
Population (2015) : 127.017.044.
Religions : 84% catholiques, 10% protestants ; le catholicisme populaire est imprégné d’éléments d’origine indienne.
Indice de développement humain (2015) : 0,756 - 74e rang mondial (selon l’ONU).

La Marseillaise, le 3 juillet 2018

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Amérique Latine. Le changement tant attendu au Mexique pourra-t-il avoir lieu ?

le 03 juillet 2018

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