Députés et sénateurs réunis en Congrès à Versailles -tout un symbole- pour écouter la parole présidentielle. Voilà une situation qui a l’heur de plaire à Emmanuel Macron lequel ne craint pas d’en abuser. Seule institution réunissant les élu.es des deux assemblées, au Congrès le débat n’a pas sa place. Bien dans le ton de la gouvernance par ordonnances qui tend à devenir la règle pour imposer la succession de réformes antisociales.
Pour la deuxième fois, le président de la République réunit le Congrès afin de délivrer son message, la première c’était peu après son élection. C’est une opération de communication, à défaut de séduction. Cette année, en effet, l’attrait de la nouveauté s’est quelque peu terni avec un président en chute dans les sondages de popularité. Ses réformes passent mal chez les salariés, cheminots, personnels de la santé, de l’énergie et tant d’autres, chez les retraités qui ne digèrent pas l’injuste ponction sur leurs pensions. Comme passent mal les cadeaux aux plus riches. Pour ce qui est à venir, ce sont les inquiétudes sur ce qui se prépare concernant les retraites, la sécurité sociale, l’assurance chômage, à quoi vient s’ajouter le report du plan pauvreté.
Dans ce contexte, le discours versaillais du monarque républicain, dont beaucoup soulignent la vacuité comme l’absence d’annonces, n’a point levé inquiétudes et interrogations. Macron a fait du Macron, de l’autosatisfaction, des grands mots, de belles phrases pour tenter de convaincre du bien-fondé d’une politique qui tourne résolument le dos à toute visée sociale et démocratique. Un événement dérisoire dont le coût ne l’est pas.
Dans ce contexte, il ne faut pas se priver de savourer la décision du conseil constitutionnel de mettre un terme au « délit de solidarité ». Il a ainsi consacré « la fraternité comme un des grands principes du droit français. » Une immense victoire pour tous ceux qui soutiennent et aident les migrants et un désaveu pour le gouvernement. Un événement qui aura des conséquences sur la loi asile-immigration.
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