Un hommage aux victimes est rendu ce dimanche.
Les 1er et 2 août 1944, les nazis et les miliciens pillent et incendient Valmanya et attaquent le maquis et les guérilleros espagnols qui étaient établis aux mines de La Pinosa.
Opération de représailles décidée par l’occupant après le coup de main mené par le maquis à Prades quelques jours auparavant. Cette attaque surprise, avec pour objectif d’anéantir le maquis et de liquider la population de Valmanya, était destinée à marquer les esprits, briser le moral de la population, anéantir l’espoir d’une libération prochaine alors que Le débarquement en Normandie venait d’avoir lieu le 6 juin. Le 1er août vers 16 heures un convoi de camions allemands accompagnés de miliciens, monte par la route de Baillestavy. Accrochés une première fois, par les maquisards et les guérilleros du groupe Galiano, à 1.500 mètres du village les Allemands poursuivront à pieds en espadrille, les bottes suspendues autour du cou, leur progression vers le village pour surprendre la population. Six maquisards du groupe Tito postés juste à l’entrée du village les bloqueront une seconde fois.
Exécutés
C’est grâce à l’action de ces deux groupes de maquisards et de guérilleros que la population, sur le qui-vive depuis plusieurs jours, aura le temps de s’enfuir dans la montagne. Ceux qui n’ont pas fui, car trop âgés ou inconscients du danger : Emitièro Barrena, Pierre Baux, José Gimeno, Jacques Rormeux seront exécutés. Une femme restée seule sera violée. Valmanya est pillé et incendié. Le site de La Pinosa, refuge du Maquis FTP et des guérilleros espagnol est attaqué de toute part. Blessé aux jambes dans les combats, le capitaine des FTP Julien Panchot est capturé. Il sera achevé. Trois autres guérilleros seront tués.
Le maquis Henri Barbusse composé de guérilleros espagnols et en grande partie de militants communistes FTP savait, en s’installant à Valmanya en juillet 1944, qu’il allait trouver une population acquise à sa cause. Déjà, en 1941 René Horte, instituteur à Valmanya avait mis sur pied, avec Abdon Casso (devenu par la suite général des pompiers de Paris) le réseau Sainte-Jeanne qui faisait passer des Belges en Espagne ainsi que du renseignement. La majorité de la population s’était fortement impliquée dans ce mouvement de résistance attirant par là l’attention des occupants. Des arrestations suivies de déportations ont démantelé ce réseau sans entamer la détermination de la population. La cérémonie qui se déroulera dimanche 5 août, à 11 heures sous la présidence du préfet, en présence des autorités civiles et militaires, des associations d’Anciens combattants, déportés et victimes de guerre commémorent ces événements. Elle est devenue au fil des ans la cérémonie d’hommage à la résistance catalane pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'Indépendant, le 2 août 2018
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