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Molitg-les-Bains. L’alliance du talent et du charme

Rencontre avec le pianiste Gaspard Dehaene qui donne un récital ce soir.

La veille de son récital de piano (aujourd’hui à 17 h en l’église dans le cadre du festival Pau-Casals), nous avons rencontré, entre deux répétitions, le très talentueux, Gaspard Dehaene. Son instrument fétiche ? Il le tient de la famille : le piano, passion qu’ont inévitablement entretenue sa mère, Anne Queffélec et feue sa tante, Brigitte Engerer. Qu’il soit en outre le petit-fils du scénariste et écrivain breton Henri Queffélec et le neveu de Yann, le romancier prix Goncourt 1985, est déjà un sacré atout, mais cela n’est sûrement pas suffisant tant ce pianiste mène une brillante carrière et transporte dans son propre univers, maîtrisé de bout en bout de son clavier.

L’Indépendant. Gaspard Dehaene, est-il important de s’inspirer des lieux et de connaître l’histoire d’un festival tel que Pau-Casals avant de monter sur scène ?

Gaspard Dehaene. Sans aucun doute… Il existe beaucoup de scènes où se noue une alchimie entre les pierres et le musicien. À Prades, où je me suis produit deux fois au sein de l’Académie de musique, je ressentais déjà plus jeune (il est né en 1987, ndlr) l’aura de Pau Casals en l’abbaye et en l’église, toutes deux chargées d’âmes. Et j’y appréciais notamment cette place faite à la musique de chambre. Je garde un souvenir merveilleux de ces lieux ainsi que de mon professeur, Ralf Gothoni.

L’Indépendant. Votre apprentissage n’a pas été d’une sédentarité exemplaire. L’expérience musicale naît-elle des différentes et multiples escales d’un musicien ?

Gaspard Dehaene. J’ai commencé le piano de manière très sérieuse tardivement, vers 16 ans. Après les classes d’Anne-Lise Gastaldi au conservatoire de Paris et chez Bruno Rigutto et Denis Pascal au Conservatoire national supérieur musique et danse (CNSMD), j’ai fait trois ans d’aller-retour et de séjours à Salzbourg en Autriche, au Mozarteum, avec un très bon professeur, Jacques Rouvier. L’expérience des voyages est formatrice et nous impose la curiosité.

L’Indépendant. Vous avez élaboré le programme du concert d’aujourd’hui à Molitg. Et vous commencez par Pierre Boulez puis Debussy. Quelle place occupe la musique dite contemporaine ?

Gaspard Dehaene. Un bon programme allie nécessairement découverte et surprise. J’aime à penser qu’à l’instar d’un programme musical, si vous voulez réussir une belle soirée entre amis, réunissez, bien évidemment vos amis fidèles et proches, ceux avec qui vous vous sentez en confiance et ceux dont vous ferez la connaissance, heureuse ou unique. En musique, il me semble que c’est identique. La pièce de Boulez est très accessible car on devinera des variations nouvelles et une densité nécessaire à mettre en exergue le prisme du piano moderne. C’est aussi le cas avec Debussy, précurseur en la matière, qui a ouvert bien des portes avec de nouvelles couleurs et des attaques neuves. Quant à Wagner et Schubert ils ne sont plus à présenter…

L’Indépendant. Comment définissez-vous le projet « Génération Spedidam »(*), dans lequel vous vous inscrivez cette année ?

Gaspard Dehaene. Il est indispensable et salvateur car le projet Spedidam promeut le rôle de l’artiste dans la société. Son combat premier est de développer l’artistique et le culturel, de renforcer les réseaux et édifier la diversité culturelle en parfaite harmonie musicale.

L’Indépendant. Évoquons enfin la mémoire de votre tante Brigitte Engerer qui nous a quittés en 2012. Une de ses dernières prestations scéniques a eu lieu en 2011 dans l’abbatiale de l’abbaye. Quel souvenir gardez-vous d’elle ?

Gaspard Dehaene. Je me souviens de la relation qu’elle entretenait avec ma mère. Saine et respectueuse entre deux grandes dames du piano, selon la formule consacrée. Les discussions étaient passionnées, entières… En évoquant Brigitte avec vous, je tiens également à évoquer la mémoire de ma marraine, Catherine Collard, pianiste tendre et véritable amie de la famille, emportée également par un cancer.

Propos recueilli par Valérie Pons (L'Indépendant, le 6 août 2018)

(*) La Spedidam met en valeur des artistes de toutes générations qui ont en commun un incontestable talent de niveau international, un goût de la recherche et un sens affirmé de la relation entre l’artiste et le public.

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Molitg-les-Bains. L’alliance du talent et du charme

le 06 August 2018

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