Le projet de Puigdemont au menu de l’Université catalane d’été.
« Carles Puigdemont est un habitué de Prades. Il y est venu très jeune étudiant d’été, puis quand il était journaliste au Punt dans le département et encore il y a deux ans, quand en tant que maire de Gérone, il participait à une table ronde sur les communes et l’éducation ». Joan Becat est un pilier de l’Université catalane d’été. Dans le hall d’entrée du lycée Renouvier, l’ancien président de l’université de Perpignan admire les affiches racontant les 50 ans de ce rendez-vous militant catalaniste. « Vous savez, je suis avant tout un citoyen solidaire », modère-t-il. « S’il faut aider, j’aide ». Sous-entendu, la cause catalane et son auto-déclarée république.
« La République du futur »
Hier, Joan Becat porta sa pierre à l’édifice d’une encore très virtuelle République digitale souhaitée par le camp Puigdemont depuis Bruxelles. Malgré quelques espérances, Puigdemont n’intervenait pas en direct sur la chaîne Youtube de l’UCE. Mais, son conseiller aux affaires digitales, Jordi Puignero, répondait bien présent. « C’est un défi à relever dans la construction d’une nation du XXIe siècle », lançait-il. « La République du futur est aussi celle du digital. Ces nouvelles technologies influencent les rapports aux citoyens et influenceront les façons de gouverner ». Tout cela restant encore assez théorique, mais non sans intérêt pour la grosse centaine d’étudiants présents. Non loin de la buvette, la solidarité avec les prisonniers politiques est partout. Sucre solidaire, livres de soutien, t-shirt « endavant Republica Catalana » poursuivent le combat. Avec ou sans Carles Puigdemont.
Thierry Bouldoire (L'Indépendant, le 19 août 2018)
Les catalanistes ont donc mis leurs menaces à exécution. N’hésitant pas à parodier le nom et le logo de Visa pour l’Image, Jordi Vera et Joaquim Fernandez annoncent par communiqué le montage d’une exposition « La revolta de les urnes » (la révolte des urnes). Tout cela assorti d’un logo jaune Vasi pour l’Image. Jean-François Leroy appréciera. Le patron de Visa est dans le collimateur des organisateurs de cette exposition rétrospective de la lutte pour l’indépendance catalane de 2010 à « la veille de l’exposition ». Le tout à travers, les clichés de Carles B. Gorbs et Dolors Gibert, deux photo-reporters exposés pour l’occasion au Salon Mailly, du 30 août au 8 septembre.
« Suite au refus de M. Leroy d’inclure l’actualité sud catalane dans le festival Visa, nous avons créé Vasi pour l’image afin de montrer la réalité politique à quelques encablures de Perpignan », ajoutent les organisateurs. Interrogé sur l’absence d’une exposition consacrée aux événements en Catalogne sud, Jean-François Leroy avait rétorqué : « Je n’ai rien vu d’intéressant en dehors des photos des manifestations mais quarante photos de drapeaux ne font pas une expo ». Carles B. Gorbs et Dolors Gibert tenteront de lui donner tort. Visa a toutefois précisé que lors des projections au Campo Santo, l’actualité catalane serait au casting. « Nous, nous proposons une rétrospective des combats des Catalans du sud, tant leur droit à l’autodétermination que contre la répression subie par la population depuis le référendum du premier octobre 2017 », conclut Vasi pour l’image.
Thierry Bouldoire (L'Indépendant, le 19 août 2018)
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