Nicolas Hulot ne pouvait plus se mentir. Il a donc annoncé, mardi matin, son départ du gouvernement. Cette démission signe l’incompatibilité entre le libéralisme gouvernemental et l’urgence écologique et sociale. Elle est un aveu d’impuissance et d’échec. Un aveu d’impuissance au sein d’un gouvernement et d’une majorité incapables de concevoir un autre mode de développement, respectueux du bien-être de l’humanité et des ressources naturelles. Aveu d’échec aussi face aux défis écologiques qui imposent de mener une politique de rupture avec le capitalisme. Or, la politique libérale de Macron a fait le choix des privilèges des premiers de cordées, celles et ceux qui se soucient le moins de l’avenir de la planète, aux dépens des couches populaires qui subissent le renforcement des inégalités sociales et environnementales.
Les annonces du Premier ministre concernant le prochain budget gouvernemental, placé sous le signe d’une austérité renforcée, ne font que confirmer ce choix de donner toujours plus aux plus riches au détriment de la grande majorité du peuple. Le gel des prestations sociales et familiales et la désindexation des retraites combinée à la hausse de la CSG vont se traduire par des pertes de pouvoir d’achat énormes pour la plupart des foyers populaires.
Pour tenter de camoufler ce véritable hold-up vis-à-vis d’une grande majorité de la population, Édouard Philippe a confirmé vouloir exonérer les salariés de cotisations sociales sur les heures supplémentaires, reprenant la vieille idée de Sarkozy -c’est ça le nouveau monde ?-. Cette décision va coûter 3 milliards d’euros par an aux finances publiques et détruire 19.000 emplois. Quid de la lutte contre le chômage ?
Dans le même temps, le Premier ministre a justifié le trou de 21 milliards d’euros versé au titre du Cice aux entreprises… Soit, au total depuis 2013,70 milliards consacrés à une aide dont les résultats n’ont jamais été évalués. Et Édouard Philippe, en allant au-delà des attentes des grands patrons, a eu la satisfaction d’avoir un accueil très chaleureux à l’université d’été du Medef !
Le gouvernement veut tout faire passer en s’appuyant sur sa majorité de godillots. Mais notons que le président, qui a perdu un peu de sa superbe avec l’affaire Benalla, n’a plus d’alibi écologique. Le roi est nu et le mécontentement est aujourd’hui majoritaire face à sa politique du « tout pour les riches ». C’est dire qu’il est possible d’arrêter le rouleau compresseur de la contre réforme macronienne, pour peu que convergent les aspirations de tous ceux et toutes celles qui n’en peuvent plus.
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