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Logan Girard. Encadrer l'usage de la violence étatique

Logan Girard. Doctorant en droit public et membre de la Ligue des Droits de l’Homme de l’Hérault.

La question de l'interdiction ou non des armes robotisées sera peut-être tranchée cette semaine à l'occasion de la 6ème réunion internationale sur les systèmes d'armes létales autonomes se déroulant entre le 27 et 31 août à Genève, dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies (ONU).

Les appels se multiplient pour interdire ces « robots tueurs » dotés d'une intelligence artificielle, mais ce sujet, comme de nombreux autres touchant à l'usage de la force armée par les États, échappe à un débat public.

L'usage de la force armée par l'État renvoie à un élément au cœur de tous les systèmes politiques : le « monopole de la violence légitime ».

Ce que l'on nomme la modernité politique résulte en effet de l'acquisition par les autorités étatiques de ce monopole, jusqu'alors partagé avec les autorités impériales, religieuses et féodales.

Cela ne signifie pas pour autant que les détenteurs du pouvoir en usent toujours à bon escient, bien au contraire. Ni les citoyens, directement ou par le biais de leurs représentants, ne peuvent par exemple donner leur avis lorsque la France décide de bombarder un pays étranger.

Que notre pays soit le troisième exportateur d'armes au monde n'interroge pas plus quant à notre responsabilité dans l'accroissement des ventes d'armes et des conflits armés. Au final, les citoyens n'ont que très peu de moyens d'agir sur l'usage de violence par l'État, que celle-ci soit dirigée contre eux ou contre d'autres populations.

Reste alors la rue, où à défaut de pouvoir questionner, les citoyens se font entendre, et dans bien des cas malheureusement, à la suite d'un drame. Cela se déroule par exemple aux États-Unis avec le mouvement des Black lives matter, qui dénonce les meurtres racistes commis par la police.

C'est aussi parfois le cas en France lorsqu'une nouvelle « bavure » policière a lieu, envers un habitant des quartiers populaires ou un manifestant tombé entre de mauvaises mains.

Les citoyens devraient pouvoir se saisir de ces questions autrement que par la protestation, en devenant les acteurs du débat sur l'encadrement de la violence étatique.

La Marseillaise, le 31 août 2018

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Logan Girard. Encadrer l'usage de la violence étatique

le 31 August 2018

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