Emmanuel Macron a franchi un nouveau pas dans le travail de mémoire sur la guerre d’Algérie en demandant pardon à la veuve de Maurice Audin, 61 ans après la mort sous la torture de ce militant communiste victime « du système institué alors en Algérie par la France ».
Le chef de l’État s’est déplacé au domicile de Josette Audin, 87 ans, pour lui remettre publiquement une déclaration reconnaissant que la disparition à 25 ans de Maurice Audin, père de trois enfants, avait été « rendue possible par un système dont les gouvernements successifs ont permis le développement ».
Par ce document, le président « reconnaît, au nom de la République française, que Maurice Audin a été torturé puis exécuté, ou torturé à mort […]. Il reconnaît aussi que hier si sa mort est, en dernier ressort, le fait de quelques-uns, elle a néanmoins été rendue possible par un système légalement institué, mis en place à la faveur des pouvoirs spéciaux qui avaient été confiés par voie légale aux forces armées à cette période ».
« C’est à moi de vous demander pardon », a dit le président à Mme Audin lorsque celle-ci a voulu le remercier pour cette déclaration faite dans son appartement de Bagnolet (Seine-Saint-Denis).
« E. Macron, pour qui la République ne saurait minimiser ni excuser les crimes et atrocités commis de part et d’autre » pendant la guerre d’Algérie, a également annoncé l’ouverture des archives sur le sujet des disparus civils et militaires, français et algériens.
L'Indépendant, le 14 septembre 2018
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