Fédération des Pyrénées-Orientales

A l’appel de la CGT hier matin, environ 150 personnes ont manifesté devant l’hôpital. En renfort, le Parti communiste comme d’habitude, mais aussi des Gilets jaunes, venus montrer que le rapprochement est possible.

Au milieu des blousons et drapeaux rouges, son gilet jaune criblé de slogans, Marc Rousseau a été invité hier à prendre la parole devant les manifestants de la CGT. Dans un coin de sa tête, son passé de militant associatif, dans la poche, sa carte d’adhérent CGT et ses années de délégué syndical. Au mégaphone, le Perpignanais ne cache pas ses intentions : « C’est important d’être avec vous aussi, pour ne pas se laisser embobiner par les cadres du Front National. » Alors, un « Rouge » infiltré chez les « Jaunes » ? Le contraire ? « Je suis engagé depuis le début dans les Gilets jaunes, mais il n’y a pas d’exclusive à avoir. J’ai beaucoup discuté avec eux, et je me reconnais parfaitement dans leurs revendications. Et contrairement à ce qu’ils disent, je les trouve très politiques, dans le sens où ils remettent en cause les grands privilèges, comme les sans-culottes », analyse le militant.

Marc Rousseau répondait donc à l’appel de la CGT à « être tous ensemble pour élargir la lutte et voir nos revendications s’imposer ». Le leader local, Jean-Claude Zaparty, prenait tout de même le soin de souligner que le syndicat « ne veut ni récupérer le mouvement des Gilets jaunes, ni lui dicter sa conduite ». La centrale se contente donc pour l’instant de tracer la route à suivre : « Occuper la voie publique est indispensable, empêcher la circulation des marchandises est nécessaire, mais pour contraindre les vrais décideurs à céder aux exigences du peuple il faut arrêter la production par la grève. » La convergence des luttes verra-t-elle des gilets rouges s’installer sur les barrages routiers ?

Sophie Babey (L'Indépendant, le 2 décembre 2018)