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L’art de saper le modèle social français

Emmanuel Macron après avoir promené son monde pendant les trois mois de son grand débat a donné une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé qu’il poursuivrait son mandat dans la voie ultra libérale : « Avons-nous fait fausse route ? Je crois le contraire. Je pense que les orientations prises durant ces deux premières années, à bien des égards, ont été juste. Ces fondamentaux des deux premières années doivent être poursuivis ».

Le chef de l’État, en pronant « l’art d’être français », un concept fourre-tout qui dissimule mal l’art de saper le modèle social français insupportables aux libéraux, espère faire coup double : surfer sur un fond de l’air populiste où les fonctionnaires sont au mieux désignés comme des fainéants et briser le dernier rempart aux intérêts privés.

C’est au fond cela que le président de la République veut balayer : cet îlot qu’est la Fonction publique dans un monde de concurrence effrénée. Un modèle qui donne à voir une autre perspective d’avenir.

Ce sont les raisons pour lesquels les fonctionnaires seront une nouvelle fois dans la rue jeudi 9 mai pour s’opposer aux réformes qui menacent de vendre les services publics à la découpe.

Après Sarkozy qui avait massacré la Justice puis Hollande qui n’avait que rafistolé les plaies de l’École, Macron va-t-il porter le coup de grâce à l’Hôpital public ?

Quand on entend le ministre Gérald Darmanin répéter qu’il veut « davantage de contractuels ». L’avenir du statut de la Fonction publique semble être dans le viseur.

Comme une conclusion au grand débat qui n’aura été qu’un écran de fumée, les dernières annonces du chef de l’État sont au cœur de la colère. S’il n’a pas reparlé de son objectif de 120.000 suppressions de postes et qu’il a promis « qu’aucun hôpital ni aucune école ne devait fermer », sa logique comptable n’a pas changé : faire des économies sur le dos de la Fonction publique et pour cela limiter de plus en plus les services publics aux activités régaliennes (police, justice, armée).

Emmanuel Macron fait semblant d'oublier que la Fonction publique dégage 375 milliards de valeur ajouté selon les comptes de la nation, 13% du PIB. En réalité il veut récupérer cette manne financière pour continuer à engraisser les actionnaires. En est la preuve, la porosité entretenue entre la haute Fonction publique, les grands groupes industriels et leurs lobbies.

Qu’ils travaillent dans la fonction publique d’État, territoriale ou hospitalière, les fonctionnaires seraient « trop nombreux » ? La France compte 5,5 millions de fonctionnaires, 84 agents publics pour 1.000 habitants : une proportion pile dans la moyenne européenne entre la Bulgarie (6/1.000) et la Norvège (168/1.000).

Les fonctionnaires seraient des « privilégiés » ? D’après l’Insee, le salaire moyen dans la fonction publique d’État s’élevait en 2015 à 2.658 euros net. En 2016, celui d’un travailleur dans le privé était en moyenne de 2.238 euros net. Pas très probant d’autant que les salaires des fonctionnaires ont été gelés en 2010 et que celui des hauts fonctionnaires sont compris dans le calcul.

Plutôt que de monter les travailleurs les uns contre les autres, il serait temps d’être solidaires et d’essayer de tirer le monde du travail vers le haut.

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