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Référendum sur ADP. Le compte à rebours a commencé

C’est parti pour la collecte de 4,7 millions de signatures pour la tenue d’une consultation citoyenne sur la privatisation d’Aéroports de Paris. Les arguments pour convaincre afin de permettre le scrutin seront déterminants.

C’est le début d’un marathon permis par le vote inédit de 250 Parlementaires de gauche comme de droite en faveur d’une telle procédure prévue par la Constitution depuis 2008.

Les raisons de se mobiliser ne manquent pas.

« Le gouvernement a-t-il le droit de vendre un morceau de la Lozère ou de la Somme  ? » se demande le juriste Patrick Weil. C’est bien un bout de France qui serait cédé au privé si on laisse faire le gouvernement. ADP n’est pas n’importe quelle entreprise. Numéro un mondial de son secteur, 4,5 milliards de chiffre d’affaires, 173 millions d’euros de dividendes versés à l’État en 2018, 6 .700 hectares de terrains, 280 millions de passagers annuels, 8% de l’emploi régional… Mais la privation d’ADP va bien au delà d’une question régionale. Parvenir à l’empêcher est un enjeu national à la fois écologique, social et économique.

Arrêter la braderie généralisée

Le précédent catastrophique de la privatisation des concessions autoroutières l’a montré. Confiier aux grands groupes privés le soin de gérer des infrastructures d’intérêt public n’aboutit pas à plus d’efficacité ni d’investissements, et encore moins à des baisses de prix pour les usagers.

Le gouvernement a lancé la privatisation de la Française des Jeux (FDJ) et accru son désengagement d’Engie. Érigé en véritable doctrine, ce renoncement à l’intervention dans la politique économique et industrielle du pays fait des victimes sur tous les fronts. Les salariés de General Electric, de WN (ex-Whirlpool) et d’Ascoval ont été victimes du laisser-faire gouvernemental au profit de grands groupes privés. Même Renault pourrait bien faire les frais de cette politique.

Le RIP, un bol d’air frais dans les institutions

« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum », rappelle l’article 3 de la Constitution de la Ve République. Le référendum d’initiative partagée sur ADP sera l’occasion d’expérimenter à grande échelle une forme de démocratie directe dans notre pays. Et de régénérer un peu un système politique qui étouffe sous le présidentialisme.

Certes, cette procédure, lancée par des parlementaires de tous bords politiques, n’est pas encore le référendum d’initiative citoyenne, le fameux RIC réclamé sur tous les ronds-points de France. Mais par cette action, par leur mobilisation en faveur d’un « non » au référendum sur la privatisation d’ADP infligeraient une défaite au rouleau compresseur libéral.

C’est la même logique qui avait porté le « non » au référendum sur le traité constitutionnel européen de 2005. Un texte qui portait une telle régression sociale qu’une majorité l’avait finalement rejeté, au terme d’un débat sans précédent sur l’orientation des politiques à conduire.

Le refus d’écouter le peuple en 2020 sera plus compliqué dans la mesure où cette fois se sont les représentants du peuple qui ont initiés ce RIP.

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