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L’édito du TC par René Granmont. Mourir d’aimer son travail

Le récent suicide de Christine Renon, directrice d’école maternelle à Pantin, a remis sur le devant de la scène médiatique le fait que le travail peut devenir une souffrance.

Certes les conditions de la pénibilité au travail ont considérablement évolué au cours des siècles. Ainsi l’arrivée de nouvelles technologies a souvent permis d’accroître l’autonomie des salariés dans leur travail. Mais dans le même temps qu’ils subissent une injonction à la responsabilisation, à la prise d’initiatives, ils subissent un contrôle accru, ils subissent la frénésie de la quantification de toutes leurs activités. C’est ainsi que la proportion de salariés ressentant une surveillance permanente exercée par la hiérarchie est passée de 17% en 1984 à 31% en 2013 !

Et l’ensemble de la fonction publique, d’Etat, hospitalière ou territoriale, n’est pas épargné par ces techniques de management. Que ce soit ce médecin des Urgences qui accumule les burn-out, ces enseignants qui se suicident, ces agents des Finances qui voient leurs services disparaître, ces préposés de La Poste à qui l’on demande toujours plus, ces agents de police ou ces gardiens de prison qui crient leur détresse, tous ces fonctionnaires sont aujourd’hui en souffrance.

Souffrance car ils ont chevillé au corps le sens du service public et que la casse des services, les réductions drastiques de personnel leur interdisent de répondre correctement aux attentes des usagers. Souffrance car ils ont conscience que leur travail est au service de la communauté et que le manque de moyens financiers et humains, les conditions de travail en dégradation constante, la chape de plomb des injonctions ministérielles leur interdisent de faire décemment leur travail.

Ils sont donc les victimes expiatoires des décisions politiques des gouvernements qui se succèdent depuis des années et qui ont fait le choix, pour répondre servilement aux injonctions des grandes sociétés financières et industrielles, de casser tous les services publics pour en transférer les aspects les plus juteux au privé, pour faire disparaître des services qui créent du « commun ».

Devra-t-on supporter encore longtemps une société qui sacrifie ainsi ceux qui travaillent au bien-être de tous ? N’est-il pas temps que, par-delà les corporatismes, les différences de statuts, se rassemblent tous ceux qui refusent que « l’humanité des rapports sociaux se réduise comme peau de chagrin ? ».

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L’édito du TC par René Granmont. Mourir d’aimer son travail

le 11 octobre 2019

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