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Arrêtons l’agression turque contre les kurdes

Dès le lendemain de l’abandon des kurdes par Donald Trump dans le combat qu’ils menaient contre Daech, Recep Tayyip Erdogan a mis ses menaces d'éradiquer le peuple kurde à exécution.

Pendant que les chancelleries occidentales lançaient de dérisoires appels à la « modération », le sang kurde coulait déjà. Celui-là même qui avait été versé pour vaincre Daech au grand soulagement du reste du monde.

Profitant de l’invasion turque imminente, l’organisation terroriste a revendiqué un attentat suicide à Raqqa, qui n’a pas fait de victimes dans cette ville qui fut son fief et qui est aujourd’hui contrôlée par des forces kurdes.

Les Kurdes qui ont passé la majeure partie de leur histoire sous la domination d’autres peuples n’ont pas besoin de tutelle néo-coloniale, ils doivent pouvoir bénéficier de la protection militaire des Nations unies pour barrer la route à l’offensive turque. Ce qui se joue sur place c’est la possibilité pour eux de mettre en œuvre un projet de société d’égalité et de progrès. C’est ce qui est le plus insupportable à Erdogan.

Face à ce désastre annoncé, le Conseil de sécurité de l’ONU a pris une résolution minimaliste. Les Européens sont coincés par leur choix politique d’hier qui les a conduit à confier à Erdogan la gestion des réfugiés.

Les puissances européennes -la France et le Royaume-Uni (membres permanents), l’Allemagne, la Belgique et la Pologne (membres élus)- ont demandé à « la Turquie d’arrêter (son) action militaire unilatérale » en Syrie.

Dans cette réunion à huis clos, ils n’ont pas réussi à entraîner l’adhésion de l’ensemble de leurs partenaires du Conseil à leur déclaration qui ne mentionne pourtant même pas de condamnation explicite de l’attaque. Les États-Unis se sont ainsi cantonnés à répéter la position de Donald Trump : en retirant des militaires du Nord de la Syrie, il n’avait « en aucune manière endossé » la responsabilité de l’offensive turque dans ce pays. Même si des voix dans l’armée américaine se sont depuis élevées pour affirmer l’inverse.

L’UE a les mains liées

Hors de l’enceinte de l’ONU, les propos ont été plus virulents, notamment côté français. Paris a convoqué l’ambassadeur turc, Ismail Hakki Musa. Mais Paris, comme l’ensemble des pays européens, est coincée par ses choix politiques d’hier. En confiant la gestion des réfugiés contre rémunération (6 milliards d’euros dont 3 milliards déjà payés) à la Turquie, l’Europe a donné une arme singulière à Ankara.

Le président turc Erdogan ne s’est d’ailleurs pas privé de le rappeler, mettant en garde l’Union européenne contre d’éventuelles sanctions en affirmant : « Nous allons ouvrir les portes et envoyer 3,6 millions de réfugiés chez vous. » Et la seule réaction de Jean-Yves Le Drian a été : « L’Union européenne n’a jamais fonctionné au chantage, ce n’est pas la bonne méthode. »

Autre sujet sur lequel la France est débordée : celui des prisonniers jihadistes français détenus dans les prisons jusque-là gérées par les Kurdes. Ces derniers ont largement prévenu la communauté internationale en affirmant qu’ils ne pourraient mener de front surveillance des jihadistes et riposte aux Turcs.

Mais dans la débandade générale, Le Drian martèle : « Nous n’avons pas changé d’opinion : les jihadistes doivent être jugés là où ils sont commis leurs crimes. » En revanche, il se fait plus prolixe quand il s’agit de rappeler que « l’ennemi c’est Daech » qui « n’est pas mort, mais dans des camps, dans des prisons, dans la clandestinité ».

Sur le terrain, les Kurdes tentent de contenir les attaques turques concentrées sur les secteurs frontaliers de Ras al-Aïn et de Tal Abyad. Onze villages seraient déjà tombés selon l’observatoire syrien des droits de l’homme qui affirme également que 60.000 personnes ont fui les combats, la zone concernée comptant 450.000 personnes.

Il est urgent de mettre fin à ce massacre programmé par Trump et Erdogan pour anéantir les forces démocratiques syriennes (FDS) fédérants les Kurdes des unités de protection du peuple (YPG) et leurs alliés arabes.

Les communistes appellent à rejoindre le rassemblement de toutes les forces lundi soir à 18h devant la préfecture pour participater à l'impérieuse mobilisation citoyenne pour éviter le pire.

Trump et Erdogan préfèrent Daech aux forces kurdes qui les combattent sans relache. Décidèment le capitalisme n'a pas changé, il disait à une autre époque : « plutôt Hitler que le Front Populaire ».

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Arrêtons l’agression turque contre les kurdes

le 13 October 2019

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