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Occitanie. Une région qui veut mettre le train sur de bons rails

À l’heure de l’urgence climatique et sociale, le développement du transport ferré et de l’intermodalité est une des solutions. En Occitanie, cet enjeu du droit au transport fait partie des choix politiques de la majorité de gauche dans le cadre du service public, alors que de nombreuses Régions, pilotées par la droite, ont une seule obsession : privatiser les lignes régionales.

Remettre sur la table les projets de lignes à grande vitesse devient urgent. TER, TET et TGV se complètent. Pourtant le projet de l'État n’est pas de donner les moyens au rail français de se développer mais de démanteler la SNCF. Cela s’appelle rater un rendez-vous historique.

La coupure de la ligne ferroviaire entre Béziers et Sète en raison des inondations dans le biterrois, a fait ressurgir le dossier de la ligne à grande vitesse. Tous le monde est d’accord sur la nécessité et l’urgence de réaliser une nouvelle ligne entre Montpellier et Perpignan. Et pourtant ce projet a été mis un échec.

Un coup oui, un coup non

Évoqué dès le début des années 90 entre la France et l’Espagne, le principe est pourtant acté par les accords de Madrid dès 1995. Cinq ans plus tard, la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan est déclarée d’intérêt général. Lancé en 2006, le débat public se clôture en 2009. Les études préalables à la déclaration d’utilité publique sont lancées début 2010.

Mais dans la foulée, le rapport Mobilité 21 renvoie la ligne aux calendes grecques (2030). Pourtant les porteurs du projet reprennent espoir en 2016 lorsque le secrétaire d’État Alain Vidalies valide le tracé et le principe de construction de deux gares TGV, l’une à Béziers, l’autre à Narbonne.

Le dossier subit un nouveau coup d’arrêt. Le rapport Duron de 2018 tout en confirmant la « nécessité » de la LGV, la reporte en 2032 voire 2037 ! Dans la foulée, la Loi d’orientation des mobilités (LOM) décide qu’il faudra d’abord construire le tronçon mixte (fret et voyageurs) Montpellier-Béziers. À ce jour l’enquête publique n’a toujours pas démarré.

Et pendant ce temps

Les inondations du 23 octobre dans le biterrois ont causé d’énormes dégâts sur les voies ferrées. Un épisode qui rappelle la vétusté de la ligne actuelle et que le climat n'attend pas. L’état d’urgence ferroviaire est donc décrété.

La section entre Montpellier et Perpignan reste le seul chaînon manquant (155 km) de la grande vitesse ferroviaire entre Séville et Amsterdam. Construire une ligne à grande vitesse (300 km/h au lieu de 160 km/h) permettrait de relier Paris à Madrid en 6h, de mettre Perpignan à 4h (au lieu de 5h) de la capitale française et de diviser par deux le temps de trajet entre Perpignan et Montpellier (45 minutes au lieu de 90).

La LGV permettrait aussi de libérer des sillons sur la ligne classique pour les trains du quotidien et ainsi donner tout son sens à la voie de contournement ferroviaire entre Nîmes et Montpellier qui voit passer des trains de marchandises depuis décembre 2017.

Si rien ne bouge, le pari sur l’avenir sera un échec. L’urgence climatique et sociale ne sera pas prise en compte. Les intempéries qui ont frappé en ce début d’automne le réseau ferré occitan, pourront se reproduire. Le savoir-faire des cheminots de la SNCF permettront toujours de réparer mais jusqu’à quand et à quel prix ? Sans alternative, les usagers seront détournés sur la voiture ou le car source toujours plus grand d’émission de CO2. Nous sommes bien loin des exigences de la COP21 pour le climat.

Pendant le temps de la fermeture de la ligne SNCF, les cars « Macron » font leur beurre en doublant, triplant et même quadruplant leur tarifs. Cherchez l'erreur.

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 Occitanie. Une région qui veut mettre le train sur de bons rails

le 10 novembre 2019

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