À la veille de la clôture du Grenelle contre les violences conjugales et à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le gouvernement va annoncer de nouvelles mesures pour lutter contre les féminicides.
Bien que la parole commence davantage à se libérer, le nombre de meurtres et de suicides forcés (acte non reconnu dans le Grenelle) ne cesse d’augmenter chaque année. Au total, pour l’année 2018, 120 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint alors qu’en novembre 2019, ce nombre est déjà très largement dépassé.
Combien faudra-t-il de mortes, d’estropiées et de traumatisées pour enfin mettre en place un dispositif capable d’en finir avec les violences faites aux femmes, ce mal qui ronge la société ?
Très en retard dans la prise de conscience des féminicides, (le mot a été imposé par les mobilisations militantes), la France a décidé de s’emparer de l’enjeu. « Le Grenelle des violences conjugales » est né grâce à la pression des associations. Il doit apporter des réponses. Mais dans un cadre budgétaire dont le maître mot est l’austérité, que faut-il vraiment en attendre ?
1.500 femmes tuées en 10 ans
Le constat est accablant et le gouvernement l’admet : « Elles sont aujourd’hui plus de 130 à avoir succombé sous les coups de leur conjoint depuis le début de l’année », a reconnu la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. « En dix ans, nous avons recensé près de 1.500 femmes qui ont péri, victimes de leur conjoint et parfois de nos propres défaillances », a-t-elle déclaré. En effet, dans 65% des cas la police avait été saisie.
Outre les moyens indispensables pour héberger les victimes, les accompagner, les aider à se reconstruire, former les policiers et les magistrats, il y a aussi des actes forts tel que celui porté à partir du 25 novembre par plusieurs associations : elles demandent la « reconnaissance spécifique du féminicide dans le droit pénal français ». Céline Mas, présidente d’ONU Femmes France, renchérit en déclarant que « reconnaître le féminicide dans la loi serait une étape absolument fondamentale dans la quête de justice ».
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