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Besoin d’une autre politique pour la recherche médicale

Covid-19. Développer des coopérations et socialiser la production de médicaments.

La recherche médicale et épidémiologique nourrit aujourd’hui de grands espoirs pour trouver un traitement et un vaccin contre une épidémie dont la soudaineté et l’ampleur nous ont surpris. Les conséquences sont encore incalculables.

L’Union européenne étant incapable de coordonner quoique ce soit dans cette période historique, ce sont donc les laboratoires européens publics et leurs chercheurs qui se rassemblent en consortium.

La recherche au travail

L’essai clinique piloté par l’INSERM, « Discovery » sera développé en France, Hollande, Belgique, Allemagne, Espagne et probablement au Royaume-Uni. Il sera conduit sur 800 patients en France, 3.200 patients en Europe et devra permettre d’évaluer ou de réévaluer des solutions dans de bonnes conditions.

D’autres essais sont en cours, en se basant sur les résultats obtenus dans la province de Wuhan, lieu d’origine du coronavirus, l’agence russe de biomédecine a mis en place un protocole basé sur l’utilisation d’un antipaludéen associée à des antibiotiques.

La recherche d’un traitement est un des volets des 20 projets développés par le consortium français réunissant institutions, labos de recherches et universités. Projets en recherche fondamentale et en sciences sociales sont menés en parallèle, afin de développer des connaissances tant sur l’origine que sur les conséquences humaines et sociétales de cette pandémie.

Un système à bout de souffle

« Il faudra compter entre 12 à 18 mois pour disposer d’un vaccin », a déclaré, le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). L’organisation onusienne coordonne « l’essai de solidarité », sur 4 produits ou associations médicamenteuses contre le Covid-19 auquel participent plus de 45 pays.

C’est une course contre la montre car ce virus demeure encore largement inconnu. La recherche demande du temps et de l’argent. Nous payons au prix fort pour les victimes, la vision à court terme du système économique libéral et du capitalisme financier.

Plus personne n'ose affirmer aujourd’hui que les traitements trouvés, les médicaments fabriqués devront être rentables. La recherche, notamment en France, est malade de sa marchandisation depuis des décennies. Beaucoup de temps a été perdu.

Une autre conception de la recherche

Après la crise, rien ne doit être comme avant. Il ne suffit pas de le dire comme le président Macron mais de passer aux actes et, pour cela, changer de modèle. « Il faut mettre en place un pôle public du médicament » comme le rappelle Anthony Gonçalvès, cancérologue à Marseille.

L’idée de socialiser la production de médicaments, d’opter pour les coopérations en place de la mise en concurrence, de remettre profondément en cause le système économique dominant, doit s’imposer dans le débat. Pour cela, la démocratie ne doit pas être sacrifiée au nom de l’urgence.

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