11 mai. Chacune et chacun se prépare à sortir avec précaution de cet étrange moment de confinement.
Ces 8 semaines de confinement nous auront ébranlés, et il faudra du recul pour en prendre toute la mesure. Mais nous allons prudemment nous retrouver, avec à l’esprit la préoccupation de cet adversaire invisible.
Le Premier ministre a confirmé jeudi les dispositions d’un plan préparé dans des couloirs obscurs de l’Élysée et de Matignon. Comme depuis le début, on peine à saisir la cohérence des réponses proposées. Toute une partie du pays va se déconfiner au ralenti : « Certains départements ont des résultats moins bons que d’autres », a-t- il déclaré.
Des inégalités territoriales
Le Nord, l'Est et la région parisienne ont été frappé par l’épidémie en premier et c’est à partir de là qu’ont été prises des mesures de protection. Certains de ces départements connaissent des taux de précarité, de promiscuité ou d’inégalité plus forts que d’autres favorisant le développement de l’épidémie. Cela met en lumière des inégalités territoriales, comme exemple en nombre de lits de réanimation. Avec une proportion moindre de lits la saturation est plus vite atteinte.
La France, nous dit le ministre de la santé « est prête à tester massivement » Enfin ? Jusqu’ici on a expliqué en long, en large et en travers qu’il ne servait à rien de trop tester. il est temps de massifier. Mais où sont ces 700.000 tests promis ?
Flicage ou prévention ?
Des épidémiologistes s’inquiètent de voir une stratégie aussi vague et aussi faible basée principalement sur les personnes présentant des symptômes. On peut également s’interroger sur cette logique de brigades et de fichiers, qui marque une tentation de surveillance plutôt qu’une politique de prévention. Informer les personnes qu’elles ont possiblement été en contact avec le virus, les inviter fortement à se faire dépister, leur donner le mode d’emploi, et les prescrire de contacter leur médecin traitant, c’est une chose. Mais pourquoi centraliser et conserver ces données ?
Les personnels des Ehpad vont toucher une prime. Et une surprime dans les départements où l’épidémie aura été la plus forte. On est toujours dans l'idéologie du mérite. Si au lieu de rémunérer le risque et la peur par des primes, on rémunérait le travail par du salaire ?
Le ministre de l’Économie a annoncé l’abandon définitif des « charges sociales patronales de mars, avril et mai ». On appelle ça des cotisations, monsieur le ministre. C’est ce qui permet de financer nos droits. Et si on prêtait à taux 0 ou même à taux négatif pour relancer l'économie réelle au lieu de gaver l'économie spéculative à coup de milliards sans aucun retour sur la vie de tous les jours ?
La relance par les salaires et les investissements permettraient de garantir les droits à la santé, ou à la retraite. Agir pour changer de modèle économique devient indispensable pour être au service de l'humain et de la planète.
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