Santé. Le président de la République a promis de réorganiser et d’investir dans l’hôpital public.
Face à des soignants épuisés et très remontés, le président de la République a déclaré vendredi 15 mai à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, vouloir « mettre fin » à la « paupérisation » des personnels soignants. Il est revenu sur la réforme du système de santé engagée il y a deux ans. « On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée ». « Oui, on va investir » insistant sur l’importance de réorganiser l’hôpital public.
Ensuite le chef de l’État s’est entretenu avec les syndicats, au sujet d’un « travail express » de concertation sur l’hôpital public que le ministre de la Santé va mener dès la semaine prochaine. « Outre les revendications salariales portées par les professionnels, ce sont les fondations mêmes de la politique de ressources humaines à l’hôpital qui doivent être questionnées et modernisées », a expliqué le ministère de la Santé, qui assure vouloir associer « les partenaires sociaux » à ces travaux.
Fin mars, c’est en chef de guerre que, de Mulhouse, le président avait annoncé un « plan d’investissement massif » pour l’hôpital, qui comprendrait une « revalorisation de l’ensemble des carrières » pour les personnels, une fois la crise passée. Le président de la République a affirmé que « le jour d’après ne serait pas un retour au jour d’avant » et promis de « tirer toutes les conséquences de la crise ».
Mobilisation « mi-juin »
L’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), la CGT, les Collectifs Inter-hôpitaux (CIH) et Inter-urgences attendent au tournant Emmanuel Macron. Or, « pour l’instant, nous ne nous voyons rien venir dans ce sens » rappellent ils dans un communiqué commun. « Au contraire, le déconfinement et la reprise d’activité dans les établissements se mènent sans tirer les premières leçons de la gestion de la crise sanitaire et sans entendre les revendications des professionnels », protestent-ils. Pire, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a annoncé une « médaille de l’engagement » pour les personnels mobilisés. Une proposition indécente.
« Là on va attendre de voir si le gouvernement tient ses engagements », a averti Azzeidine Aissiou (CGT). « Sinon la corde, qui est en train de craquer, elle va péter ! Et dans la rue il n’y aura pas que des blouses blanches, mais tous ceux qui étaient sur les balcons », à applaudir le personnel tous les soirs à 20h. Syndicats et collectifs réfléchissent déjà à une journée de mobilisation nationale « mi-juin ».
Ce que les soignants demandent, ce ne sont pas des primes, encore moins des médailles mais des rémunérations décentes et des recrutements massifs dans l’hôpital public et dans les Ehpad mais aussi l’effacement de la dette des hôpitaux. Le niveau d’études des infirmières n’est toujours pas reconnu. Ils demande à être reclasser en catégorie A avec une prise en compte de la pénibilité.
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