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Ce feu qui couve…

Le couvre-feu, c’est chacun chez soi, c’est la rue déserte, c’est la ville sinistre, c’est le pays silencieux, c’est la nuit sécuritaire et sanitaire, c’est la privation de nos libertés fondamentales. On sanctuarise le travail, ou plutôt la production de richesses, tandis qu’on s’attaque à tout le reste. La rencontre nous est vitale. La culture nous est vitale. La liberté nous est vitale. Nous sommes capables de multiples précautions, mais nous voulons vivre. Dans le monde d’Emmanuel Macron tout est bientôt interdit sauf travailler.

Depuis des mois maintenant, l’exécutif a installé le virus au centre de tout, grand ordonnateur de nos vies, unique justification de tous les choix. Si nous en mesurons la menace, si nous savons qu’il représente un événement grave pour l’humanité, nous ne pouvons nous résoudre à lui donner le pouvoir, ni à voir l’exécutif renforcer avec lui sa mainmise sur une société qui cherche de l’air. Une nouvelle fois, le Président de la République, seul, a décidé. Est-il possible qu’on lui ait confié ce pouvoir ?

Le Président et son gouvernement sont en échec. En échec parce qu’ils ont fait des choix de casse de l’hôpital public et ces choix se confirment dans le budget à venir. En échec parce qu’ils n’ont pas réussi à mobiliser la société : ils ont choisi l’infantilisation et les mesures autoritaires. Ils n’ont pas su nous aider à affronter la crise sanitaire, ils nous ont même placés en situation de fragilité avec leurs choix néolibéraux. Les chiffres qu’ils nous annoncent, c’est leur bilan. Les mesures qui se succèdent brillent toujours plus par leur incohérence pratique. Nous devons monter notre niveau de vigilance commune, ralentir peut-être, modifier parfois, lutter contre les inégalités, agir pour augmenter notre capacité à faire face... mais faut-il subir en plus du virus, ce paternalisme pesant, liberticide et déprimant qui s’immisce dans le plus privé de nos vies personnelles ? La République ne peut se détourner de la fraternité, du vivre ensemble, du commun…

La société s’abîme sur cette pente. Voyez cette vie qu’on nous dessine, métro-boulot-dodo. Et dans le champ des activités montrées du doigt, les décisions ciblent toujours les mêmes : les bars et restaurants d’un côté, le monde du spectacle vivant de l’autre. Comme si le virus faisait le tri. L’humain productif, voilà ce qu’on veut préserver au fond.

Ce couvre-feu, c’est une violence. C’est une décision qui paraît insensée. Cela veut dire que c’est nous le danger alors que c’est nous la solution. C’est le signe d’un Etat de plus en plus coupé du peuple, et de plus en plus autoritaire pour arriver à ses fins. Le virus n’en est qu’un nouveau révélateur. Ces mesures peu à peu étouffent la richesse des relations sociales, elles éteignent le feu de nos joies, de nos imaginaires et de nos désirs. Quel feu veut-on couvrir ? Quel feu faudrait-il protéger ?

Pierre Dharréville
Député des Bouches-du-Rhône
Membre du groupe Communiste Républicain et Citoyen

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