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Le scandale d'État

Sanofi. Les actionnaires se frottent les mains.

Les traders et les analystes boursiers ont une vision commune à propos de l’avenir de l’entreprise pharmaceutique Sanofi. Ils prévoient que les comptes en banque des actionnaires vont gonfler, sans avoir à bouger le petit doigt.

En pleine pandémie la direction de l'industrie pharmaceutique annonce 400 nouvelles suppressions de postes dans la recherche et le développement. Ce sont 40% de chercheurs en moins. Comme le rappelle le député communiste Fabien Roussel, « cette saignée s’ajoute aux 5.000 postes déjà supprimés en France par le groupe en l’espace de 10 ans ». Ce n'est pas pour autant que cette industrie abandonna la recherche mais elle va se concentrer sur la recherche « rentable ».

Les profits augmentent et les dividendes grimpent. Sanofi va pouvoir conforter son rang de plus gros distributeur de dividendes du CAC 40. En 2020, plus de 4 milliards d’euros ont été répartis entre les actionnaires. L’État a apporté sa contribution à cette manne. Depuis 10 ans, Sanofi bénéficie d’une ristourne fiscale annuelle de 130 millions d’euros au titre de la recherche et du développement.

Sanofi n'a pourtant pas la reconnaissance du ventre car il annonce qu’une priorité serait donnée aux États-Unis pour la livraison des vaccins anti Covid-19. Cette annonce a été mal reçue par le corps médical. En revanche, au palais de l’Élysée, elle n’a pas ému outre mesure. On y a plutôt vu l’empreinte naturelle de la loi du marché.

Liaisons particulières

Pas rancunier du tout, Emmanuel Macron a promis à Serge Weinberg, président du conseil d’administration de Sanofi une aide supplémentaire de 200 millions d’euros pour la recherche. Serge Weinberg est une vieille connaissance du président puisque, il lui a permi naguère d’entrer au sein de la Banque Rothschild et l'a soutenu lors de sa course au pouvoir.

Accordant leur priorité aux intérêts des actionnaires, les dirigeants de Sanofi retardent la production sur leurs lignes de vaccins concurrents mais déjà opérationnels.

Sanofi n’est pas le seul industriel à faire prévaloir la rentabilité sur le service. Faute de stocks, ou du fait d’une production modifiée pour des raisons financières, 2.400 ruptures de livraison de médicaments ont été constatées l’an passé. C’est « six fois plus qu’il y a quatre ans », révèle une étude de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Aucune sanction sérieuse ni disposition particulière n’ont été prises par les autorités pour remédier à cette situation.

Tout ça fait trembler. Au nom de la concurrence libre et non faussée et en vertu du profit maximum, c’est la santé d’une nation qui est en jeu ainsi que l’avenir professionnel de milliers de salariés qui ne comptent ni leur temps ni leur talent pour porter cette entreprise et cette industrie essentielle au plus haut niveau.

Dominique Gerbault

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