Fédération des Pyrénées-Orientales

Alors que les personnes de moins de 75 ans ne sont pas prêtes à avoir un rendez-vous de vaccination, on nous sert l'épée de Damoclès d'un carnet vaccinal. Encore un trou béant de plus dans la cohésion citoyenne déjà sérieusement mise à mal depuis un an. La presse économique et patronale est la première à mettre tout le monde en condition. Les raisons invoquées sont en grande partie liées à la détresse des activités du tourisme qui essaient d'entrevoir une relance.

Qui ira trier ceux qui ne veulent pas se faire vacciner pour des raisons souvent très variées qui peuvent être compréhensibles (maladies allergiques, etc…) et ceux qui ne le peuvent pas. On ne sera pas surpris d'assister à une défiance abyssale vis-à-vis d'un pouvoir qui ne sait que souffler la division et la confusion. Que des révoltes aient lieu ou non, on est déjà sûr que le phénomène de rejet des institutions et, donc, du président actuel, aura un impact sur les prochaines élections.

Le journal Libération s'inquiète d'une montée de lassitude qui risquerait de nous imposer Marine Le Pen à l'Élysée. Les candidats vont donc s'exténuer à dire qu'en votant pour eux on votera pour éviter ce scénario catastrophe. Piètre réponse.

La France enfermée dans la cage à trouille, c'est ce qu'on nous impose depuis les années 1990. Cela n'empêche pas l'extrême droite de fleurir un peu plus à tous les printemps.

De leur côté, les communistes ont reçu de leur direction les conditions de leur débat pour enrichir la réflexion sur leur stratégie dans la période bien difficile que nous vivons. Face au bruit donc, la diversité des communistes va s'exprimer non pas pour alimenter des polémiques ronronnantes mais pour apporter autant de sérénité que de confiance dans le nécessaire rebondissement de la vie politique en France. Rien n'est parfait, même là où pourrait penser que cela devrait l'être. Les débats souvent absents ou ratés pour les élections territoriales ont laissé quelques traces mais on ne peut pas en rester là parce que le temps presse.

Les communistes sont au moins d'accord sur un principe : la présence des communistes dans les assemblées élues comme dans la campagne présidentielle est indispensable. Le tout est de savoir comment. Elle est faite pour donner à la gauche une perspective et un projet de contenu, dans les perspectives comme dans la méthode. On sait que cela ne suffit pas non plus mais c'est déjà ça.

L'activation des résistances et des luttes du monde du travail est la priorité des priorités sans laquelle les communistes élus n'auront que peu ou pas de prise sur le réel. Cela veut dire qu'être présent dans les institutions aboutit à une certaine forme d'enfermement si on se désolidarise de ceux que l'on veut défendre.

60 ans de 5e République à caractère monarchique ont usé la démocratie et écarté les Français de leur intérêt à la politique, et ce dans leur immense majorité. Raison de plus pour que les communistes démontrent leur capacité d'imagination et de pratique fraternelle dans un monde qui l'est de moins en moins.

Du concret donc dans les propositions, de la fiabilité dans les raisonnements et, dans le même temps, une mobilisation collective dans les luttes pour changer l'état de l'existant là où ça fait mal et où le taux d'abstention a battu depuis trop longtemps des records. C'est dans ces conditions qu'on pourra travailler sereinement avec le reste de la gauche, sans exclusive.

Yvon Huet

N.B. Je n'ai jamais dit que j'étais contre le principe des carnets de vaccination. Ils ont servi et serviront toujours dans le cadre des parcours de santé de chacune et chacun. Mais dans la situation actuelle, une course paniques aux carnets de vaccination liés au civid 19 pour que certains puissent voyager et d'autres pas, pour que certains puissent s'amuser et d'autres pas, c'est la division et l'écœurement dans les chaumières, une pierre de plus dans la gestion lamentable de la crise sanitaire en France et en Europe.