La destruction du village les 1er et 2 août 1944. Puis, elle a englobé l’action du réseau Sainte Jeanne et la répression qui a frappé ses membres. Enfin, ces dernières années, elle est devenue un hommage à tous les résistants des Pyrénées-Orientales qu’ils aient agi au sein de mouvements, de réseaux ou d’organisations militaires. C’est pourquoi, laissant à Madame la maire le soin de parler des évènements des 1er et 2 août, nous évoquerons deux évènements méconnus qui se sont déroulés il y a 80 ans.
Au cours d’une cérémonie à Port-Vendres, le dimanche 26 septembre, nous présenterons l’ouvrage retraçant cette « déportation » ainsi que leur engagement, à leur sortie des camps en mai 1943, pour hâter l’écrasement du III° Reich. C’est ainsi que l’avant-garde de la 2° DB qui entra dans Paris, était composée de républicains espagnols libérés du camp de Djelfa.
La manifestation du 26 septembre à Port-Vendres ainsi que celle du 11 septembre à Cerbère, sont très caractéristiques de la démarche de l’ANACR. Nous allions à l’organisation des cérémonies commémoratives, la publication d’un ouvrage faisant le point de nos connaissances, fruits d’une recherche scientifique. Recherches qui servent aussi de base à notre réflexion mémorielle.
Car nos travaux de recherche menés par des universitaires et notre travail de vulgarisation à travers conférences et interventions dans les écoles, s’accompagne d’un travail de mémoire. Alors se pose une question : quelle Mémoire diffuser, par exemple, sur la déportation des « indésirables » en Algérie ?
Pour nous, rappeler les évènements de mars 1941 et les lois qui les ont permis, c’est appeler les citoyens à être vigilants face à tout mesure, si minime soit-elle en apparence, remettant en cause nos libertés. Car, comme l’a écrit dans sa dernière lettre un jeune membre des Mouvements Unis de la Résistance, condamné à mort : « La République n’est pas morte d’avoir trop aimé l’Egalité, la Liberté et la Fraternité mais d’avoir trahi ces idéaux ».
Notre conception de la Mémoire est ainsi à l’opposé de toute récupération politicienne de l’Histoire, de toute utilisation à des fins personnelles du passé. De plus, elle s’appuie sur des faits vérifiés, jamais sur des on-dits ou sur des rumeurs. Elle accepte que des zones d’ombre subsistent malgré le travail des historiens. Le dépouillement des archives britanniques n’a permis que récemment de tirer de l’oubli les opérations de la Royal Navy sur nos côtes. Espérons qu’un jour, un historien découvrira dans les archives de la Wehrmacht un compte rendu de l’attaque de Valmanya qui complètera les récits des résistants et des villageois.
Mais l’avancée de la connaissance historique ne mettra pas un terme aux conséquences des actes barbares des Nazis sur les descendants de leurs victimes. Pour aboutir à la résilience, au dépassement de ces traumatismes, nous avons une possibilité : travailler tous ensemble, habitants de Valmanya, élus, associations historiques et mémorielles à la réalisation d’un lieu de mémoire à La Pinouse. Alors, et seulement alors, la transmission de la Mémoire des actes et des idéaux des résistants, connaitra une ampleur digne de leur sacrifice.
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