Dans son dernier rapport le Giec est plus pessimistes que jamais. Si rien n’est fait dans la prochaine décennie, la planète sera invivable, frappée par des phénomènes climatiques extrêmes sans communes mesures avec les catastrophes actuelles.
Le cap des 1,5° d’augmentation de la température pourrait être dépassé dès 2030. Soit dix ans plus tôt que prévu. Si rien ne change, il y aura 4 ou 5 degrés de plus à la fin du siècle. Le message des experts climatiques internationaux est clair. C'est pire que ce qui était prévu dans leur dernier rapport datant de 2013, juste avant la COP21. Pour la première fois, les scientifiques parlent de « point de bascule », de seuils qui pourraient enclencher des événements comme le dépérissement des forêts ou la déstabilisation de la calotte glaciaire.
On commence à percevoir concrètement ce que l’augmentation de 1°, qui est le niveau actuel, a provoqué : les dômes de chaleur au Canada, les inondations en Europe ou en Chine, les incendies aux États-Unis ou qui ravagent actuellement la Grèce, l'Algérie… sans oublier les ouragans qui ont pu afficher des vents à 360 km/heure. Et ce n’est que la première salve. À +1,5°, les événements extrêmes vont augmenter de manière « sans précédent » écrit d’ailleurs explicitement le Giec.
Longtemps, les précautions scientifiques avaient amené les auteurs de rapport du Giec à dire que l’implication de l’activité humaine dans le dérèglement climatique était « hautement probable ». Dans ce nouveau rapport, les scientifiques affirment clairement que le rôle des activités humaines est « indiscutable ». Des activités humaines doivent donc changer. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres qualifie ce rapport « d’alerte rouge pour l’humanité », il « doit sonner le glas du charbon, des énergies fossiles (…) et de la déforestation ». Mais même un sérieux changement de cap ne permettra pas de revenir en arrière. La dégradation est telle, que des phénomènes sont désormais irréversibles. Tout ce que l’on peut désormais espérer c’est de limiter la montée des eaux et stabiliser les évènements extrêmes.
Les peuples doivent prendre la direction des opérations
La présentation du rapport a évidemment provoqué un flot de réactions politiques. Le monde « ne peut plus retarder les mesures ambitieuses en matière climatique », a ainsi clamé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. Le « temps presse » pour « sauver la planète » a affirmé le gouvernement allemand. Un « défi immense », a renchéri la ministre française de la Transition écologique, Barbara Pompili. « Ce n’est pas trop tard pour endiguer la tendance et empêcher un dérèglement incontrôlable du changement climatique », a voulu rassurer le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans.
Le constat est fait mais rien ou pas grand chose n'est mis en place pour faire face au cataclysme annoncé. Le « capitalisme vert » ne pourra rien faire car c'est le capitaliste, lui-même, qui détruit la planète. Un autre mode de production est à mettre très rapidement en place, un système contrôlé par le peuple, pour le peuple et bon pour la planète.
En novembre, les chefs d’État doivent se rencontrer à Glasgow pour la COP26. Une réunion où chaque pays doit revoir les engagements pris à la COP de Paris en 2015 qui, s’ils étaient respectés, mèneraient à un réchauffement de trois degrés. La moitié des dirigeants n’ont encore rien envoyé pour réviser à la baisse leurs émissions de gaz à effet de serre.
Si les premières victimes seront les plus vulnérables et les plus pauvres, toutes les classes sociales seront frappées à terme. Une pression des opinions publiques doit donc se faire sentir sur les dirigeants préparant de la COP26, cette automne, à Glasgow. Personne ne viendra résoudre la crise à la place des peuples. Pour qu'un changement se produise, il doit venir d’en bas. C'est indispensable et vital.
Dominique Gerbault
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