Tel le chevalier blanc, notre président est arrivé, triomphant, au pied des remparts écossais au son martial des cornemuses. Animé d’une ardeur sans pareille, il s’est vanté d’un bon classement de la France en termes d’émissions de gaz carbonique et il a aussitôt fait la leçon à la terre entière, sommant les plus gros pollueurs de réduire drastiquement leurs émissions de CO2. C’est oublier un peu vite que les résultats de la France, un peu moins mauvais que les autres, sont dus à nos centrales nucléaires à laquelle il vient de se convertir récemment après avoir fermé Fessenheim. Le moindre mal n’est pas un bien. Son inaction dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique est constatée par tous. On pourrait titrer : Macron, à la recherche du temps perdu…
Vanessa Nakate, une jeune militante du climat en Afrique, dénonce l’hypocrisie de la France avec l’ouverture sur le continent de quatre cents nouveaux puits de pétrole par Total Energies. Ce même continent où des femmes et des enfants peuvent faire dix kilomètres pour ramener l’eau tirée d’un puits boueux. La même planète, si on veut, le même monde, sûrement pas. L’Afrique, souligne encore la jeune femme, produit 3 % des gaz à effet de serre dans le monde, mais en subit en retour les effets parmi les plus dévastateurs. Les vingt pays les plus riches de la planète, fracturés aussi par les inégalités, produisent à eux seuls 80 % des émissions mondiales, mais à brève échéance un milliard d’habitants des pays les plus pauvres seront frappés par les sécheresses, les inondations, les famines. Ce sont ces mêmes pays qui attendent toujours les cent milliards d’aide qui leur avaient été promis en 2015.
En Argentine, une autre jeune femme, Nicky Becker, le dit avec force. « On ne peut pas résoudre la crise sans parler de justice sociale et de déséquilibre Nord-Sud. » C’est ce que vont rappeler pendant deux semaines les manifestants sur place et dans le monde. Souvent des jeunes par dizaines de milliers. Ces jeunes pour qui Greta Thunberg lançait à ceux qu’on nomme grands, « vous dites aimer vos enfants mais vous leur volez leur avenir ».
Pour sa troisième « rencontre des jours heureux », le 27 octobre, Fabien Roussel a proposé un pacte à 140 milliards par an pour le climat, conformant ainsi les dépenses écologiques de l’État aux préconisations du Giec. « Nous sommes dans la décennie du possible » assure le député du Nord, estimant « urgent de rompre avec le système capitaliste, qui, pour gagner encore plus d’argent, exploite les êtres humains mais aussi la Terre. »
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