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Uber. Fin du calvaire pour les livreurs ?

La lutte des livreurs de plateformes numériques est en train de payer. La commission européenne vient de présenter une directive pour renforcer les droits de ces travailleurs au niveau européen.

Les livreurs pourraient enfin être considérés comme des salariés. Le statut des chauffeurs et livreurs des plateformes numériques pourrait évoluer prochainement. Ils se sont mis à revendiquer publiquement leurs droits au travers de mobilisations. Ils viennent donc de se faire entendre jusqu’à Bruxelles.

Le phénomène croissant est lié à l’explosion du marché de la livraison à domicile. Le nombre de livreurs serait estimé à 100.000 en France. Ils sont pour la plupart des auto-entrepreneurs au service de plateformes numériques et ne bénéficient pas du droit du travail comme les salariés. Ils sont considérés comme des travailleurs indépendants soumis au bon vouloir des plateformes, leurs donneurs d'ordres. Ce statut précaire, les livreurs le dénoncent. Ils dépendent du commerce donc, parmi les droits qu'ils n'ont pas, celui des aides en cas d’arrêt de travail.

Nouveaux droits mais la prudence est de mise

Mais les choses bougent. La Commission européenne vient de présenter une directive visant à changer le statut des livreurs. « Globalement elle vise juste, c’est bien puisqu’effectivement le problème est surtout statutaire. Aujourd’hui il faut prouver qu’on a accès au droit du travail pour améliorer les conditions de travail. Le fond d’application est toutefois limité, cette directive visant seulement les plateformes de transport, que ce soit de personnes ou de produits ciblés. Mais il y a d’autres secteurs concernés. On aimerait que le champ soit élargi pour mettre fin à l’ubérisation une bonne fois pour toutes et que ce soit fait rapidement », explique Arthur Hay, fondateur du syndicat CGT des uber.

Malgré cet espoir Arthur Hay reste prudent, « on ne s’attendait pas à cette directive, la Commission européenne est un palais libéral. Qu’elle écoute nos revendications et ait envie de mettre un gros coup de pied dans l’ubérisation est un très bon début. Après on sait que les choses ne s’arrêtent pas là. Il y a des soucis liés au fonctionnement même de l’UE plus qu’à la directive elle-même. Imaginez si l’on a un gouvernement qui préfère payer les amendes pour les plateformes plutôt que de les contraindre à respecter le Code du travail ! Le chantage à l’emploi que peuvent réaliser ces sociétés est à anticiper, ce ne serait pas leur première en la matière... »

La lutte des uber ne fait que commencer, la mobilisation y est pour beaucoup. C'est une leçon à méditer.

Dominique Gerbault

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