Le monde peut basculer dans le pire d’un instant à l’autre parce qu’un autocrate a décidé de modifier les frontières de l’Europe. À l’heure où ces lignes sont écrites, la guerre avec son lot de morts, de blessés, de destructions frappe sans distinction militaires et civils. Des crimes de guerre sont commis, des centaines de milliers de réfugiés se hâtent sur les routes de l’exil.
Notre solidarité concrète doit aller de toute urgence au peuple ukrainien, victime des rêves de gloire d’un nouveau tsar. Mais aussi aux Russes qui, malgré la répression, s’opposent aux délires de leur président, comme à tous ceux qui, sur toute la planète, clament leur colère face à l’agression dont est victime l’Ukraine.
Comme le disait Jean Jaurès, « on ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre ». Aussi tout doit être fait pour que les armes se taisent et que la diplomatie reprenne ses droits. Car il faut prendre au sérieux les menaces du maître du Kremlin d’utiliser l’arme nucléaire pour démontrer sa détermination. Il ne s’agit pas de se taire face à l’agression contre un pays souverain, il faut rester ferme en appliquant les sanctions décidées dont un porte-parole du Kremlin a reconnu qu’elles s’avéraient déjà « lourdes » et « problématiques ». Et surtout faisons grandir la clameur des peuples qui se lèvent contre la guerre pour contraindre Poutine à s’asseoir à la table des négociations.
Mais il ne faut pas ajouter de la guerre à la guerre. C’est ce qu’on peut craindre en voyant se créer une improbable coalition belliciste allant de l’ex-directeur de la CIA qui a commandé l’offensive sur Bagdad en 2003 à Anne Hidalgo, de Valérie Pécresse à Yannick Jadot, de BHL, prompt à se battre avec la peau des autres, à Emmanuel Macron. Comment ne pas repenser à 1914 et au basculement des socialistes de l’opposition à la guerre au bellicisme le plus farouche… avec les résultats dramatiques que l’on sait. C’est ce qu’on peut craindre en voyant l’Union européenne devenir actrice du conflit.
Même si cela est difficile, il faudra bien discuter avec Vladimir Poutine. L’Europe ne devrait-elle pas, de toute urgence, proposer la tenue d’une conférence réunissant l’ensemble du continent européen, soit une quarantaine de pays ?
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